Man's World/Woman's World: Women's Roles in Schools

BY CECILIA REYNOLDS


Cecilia Reynolds
Cecilia Reynolds

In Canada, as in many other countries, there has long been a difference in the roles undertaken by women and men in schools. Women have been teachers, particularly of younger children, while men have been school principals. As a result, the classroom has become a "woman's world" and school administration that of a man.

In a recent interview study (1), I systematically compared the self-reported life histories of twenty-four women and men who worked as teachers and then principals in elementary and/or secondary schools in Toronto, Ontario, between 1930 and 1980. My findings provide insight into the social construction of a division of labour in schools based on gender. By identifying some of the factors which have contributed to that construction, a first step toward altering the old patterns can be made and the need for a revised view of women's work in schools is made clear.

L'univers masculin/l'univers feminin : le rôle des femmes dans
les écoles de l'Ontario

PAR CECILIA REYNOLDS

Dans le cadre de ma thèse de doctorat, j'ai comparé l'histoire de 24 hommes et femmes qui enseignèrent, puis furent à la tête d'une école à Toronto, entre 1930 et 1980. Je remarquais cinq éléments communs dans le récit des femmes, lequel contrastait de façon frappante avec celui des hommes.

Tout d'abord, on attendait plus souvent des femmes qu'elles maintiennent les liens familieux et assument des responsabilités dans ce domaine. Elles étaient donc entravées dans leurs mouvements et dans leur désir d'aller de l'avant économiquement puisqu'elles vivaient avec leur famille et qu'on estimait donc qu'elles étaient soutenues financièrement. Ensuite les femmes pensaient qu'elles avaient été de bonnes étudiantes parce qu'elles travaillaient fort.

La plupart des hommes, en revanche, attribuaient leur réussite à leurs dons plutôt qu'à leurs efforts. On retrouvait le même discours pour expliquer leur nomination au poste de principal ou de directrice. Les femmes disaient qu'on avait remarqué qu'elles travaillaient d'arrache pied, tandis que les hommes imputaient leur avancement à leur talent.

Troisièmement, les femmes trouvaient qu'il était socialement acceptable d'être enseignantes, mais pas directrice. Pour les hommes, c'était tout à fait le contraire. Quatrièmement, les femmes se sentaient naïves en matière de promotion alors que les hommes affirmaient qu'ils comprenaient le système et savaient qu'ils avaient toutes les chances d'être promus. Enfin, les femmes mentionnèrent toutes le côté marginal de leur nomination à un poste de directrice. En fait, on attendait souvent d'elles qu'elles règlent une situation ou qu'elles l'améliorent. Quant à leur poste, il était souvent à mi-temps ou provisoire.

Aussi, les femmes avaient l'impression que si elles échouaient, d'autres du même sexe en pâtiraient. Ces résultats indiquent qu'il existe une division du travail se fondant sur le sexe dans les écoles. Mais les données que livrent ces histoires peuvent nous aider à procéder à une transformation des rôles assignés.



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