Éducation,
emploi et équité salariale: PAR MARCIA BRAUNDY Ce fut un honneur pour moi de me voir confier le rôle de rédactrice invitée pour ce numéro spécial de Women's Education des femmes. En 1986, suite aux recommandations de la Commission royale d'enquête Abella et aux pressions considérables du public, la Loi sur l'équité en matière d'emploi a été proclamée et le Programme de contrats fédéraux instauré. En vertu de cette loi, les sociétés de la couronne et les employeurs réglementés par le gouvernement fédéral, comptant plus de 100 employés, avaient deux ans et demi pour faire connaître publiquement et annuellement la composition de leur personnel. La Commission des droits de la personne du Canada devait examiner les données soumises en vertu de la loi, et avait la possibilité de déposer plainte. Conformément au Programme de contrats fédéraux, le privilège de répondre à un appel d'offres est conditionnel à la mise en place d'un programme d'équité d'emploi pour tout contractant qui a plus de 100 employés et sollicite un contrat de 200 000 $ et plus. Les contractant ne sont pas tenus de rendre compte de ce programme, mais des agents d'Emploi et Immigration Canada peuvent en tout temps effectuer des vérifications. Le programme fédéral fait actuellement l'objet d'un examen. On envisage d'y inclure le secteur de la construction (jusqu'alors exempt), les subventions et les contributions. Les organisations féministes et d'autres groupes désignés ont fait front commun durant les derniers mois pour étudier les rapports d'équité en matière d'emploi et pour "scruter" ces renseignements au nom du public, c'est-à-dire pour faire valoir la loi. Dans l'article "Programme des contrats fédéraux: deux, perspectives des problèmes", Judy Rebick décrit le réseau qui s'est ainsi formé et ses préoccupations. Considérée sous l'angle de l'éducation, l'équité en matière d'emploi relève bien évidemment de facteurs sociaux et éducationnels. Si les femmes ne reçoivent pas une éducation et une formation adéquates dès le primaire et le secondaire, elles ne compteront pas de candidates qualifiées pour les études universitaires et supérieures, ni pour les programmes professionnels. Les auteurs Marcia Braundy et Patricia Schom-Moffat, Linda Macdonald et Wendy Burton, étudient les possibilités d'études offertes et leurs conséquences sur l'équité en matière d'emploi. Cecilia Reynolds explique comment les instructrices et les femmes qui occupent un poste de principal jouent non seulement le rôle de modèles, mais ont une expérience et sont capables d'une analyse qui faisaient jusqu'alors gravement défaut. Cette carence a mené à la mise en place d'une société où il faut légiférer pour inclure une majorité de la population à la main-d'oeuvre. Simmy Hyman, Cynthia Creelam Hill et Ravida Din font le point sur les lois et les progrès réalisés en ce domaine. Parallèlement aux lois, certains programmes, projets et politiques ont été mis en oeuvre qui, nous l'espérons, aideront les groupes désignés à obtenir l'équité en matière d'emploi. Nous avons tenté d'en décrire quelques-uns ici, surtout dans l'article de Chandra Russell et le rapport de l'atelier sur "une entente raisonnable". Il faut non seulement intégrer les femmes au monde du travail, mais aussi faire une ré-évaluation économique des emplois traditionnellement occupés par elles. Louise Boivin et Lesley Lee nous parlent de la situation au Québec et soulignent que l'équité en matière de salaire ne se substitue pas à l'équité en matière d'emploi, mais que toutes deux sont complémentaires. Le thème central abordé dans ce numéro spécial est fort complexe et découle de divers problèmes identifiés tout au long des quelque vingt dernières années. De toute évidence, ce numéro n'est qu'une première tentative d'étude. Les nouveaux textes de loi et, le Programme des contractants fédéraux donnent une perspective nouvelle à nos débats. Il faut souligner que la Loi sur l'équité en matière d'emploi fera l'objet d'un examen en 1991, et que les secteurs public et privé seront consultés durant les quelque seize mois à venir. Ce processus de consultation nous permettra de faire connaître les failles du système, telles que les voient les éducateurs et éducatrices, les groupes désignés et les employeurs. Nous espérons que ce numéro contribuera à la préparation aux consultations. Marcia Braundy est rédactrice invitée pour ce numéro de Women's Education des femmes. |
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