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ÉDITORIAL Survive, Voilà la question PAR MIEKE NYENHUIS ET CHRISTINA STARR "Il n'y a pas d'abonné au numéro que vous avez composé." C'est le message enregistré que vous entendez quand vous composez le numéro de the Newsmagazine by alberta Women pour vous enquérir de ce qu'il s'est produit après la publication du numéro de mars/avril 1988. La réponse: la revue n'existe plus. Comme La vie en rose au Québec, Herizons au Manitoba, le magazine albertain s'est probablement heurté au grave problème que pose le financement et s'est trouvé face à un obstacle qu'il n'a pu surmonter. Comme la plupart de nos lectrices l'apprendront à la lecture de la lettre qui a été insérée dans le dernier numéro de Women's Education des femmes, nous nous heurtons au même problème. En 1987, le Conseil d'administration du CCPEF décidait qu'il fallait que l'organisme ait, outre la revue, une autre publication, pour pouvoir communiquer plus rapidement et plus fréquemment avec ses membres, pour être en mesure de leur donner des renseignements sur l'organisation et sur les questions pressantes. Le premier numéro de Minerva, notre bulletin de nouvelles, fut publié en septembre 1987 et, depuis cette date, aussi bien Women's Education des femmes que Minerva ont été subventionnées par le Programme de la femme du Secrétariat d'État, sous la rubrique "financement opérationnel." Pourtant, quelque temps après la parution du premier numéro de Minerva, le Secrétariat d'État annonçait au CCPEF que le gouvernement, conformément à une de ces mesures, ne subventionnait pas la publication de revues produites par des organismes qui bénéficiaient d'un financement opérationnel, bien que l'argent soit accordé pour permettre une meilleure communication avec les adhérentes. Women's Education des femmes est considérée comme une revue; Minerva comme un outil de communication. Il ne nous restait plus qu'à choisir. Women's Education des femmes est le meilleur outil de représentation du CCPEF dans la collectivité. Si nous nous en tenons à distribuer la revue à nos seuls membres, nous ratons une excellente occasion d'atteindre les pourvoyeurs de services ainsi que les particuliers ou les groupes qui s'intéressent à l'apprentissage des femmes. Pour donner du poids à notre revendication, selon laquelle Women's Education des femmes est essentiel à la bonne marche du CCPEF, nous avons fait appel à votre soutien, vous nos membres et nos lectrices. Nous vous remercions chaleureusement de l'enthousiasme avec lequel vous y avez répondu. Mais pourquoi être obligées de rechercher à tout prix votre appui pour exercer des pressions? Pourquoi La vie en rose, Herizons et the Newsmagazine by alberta women ont cessé de paraître? Récemment, le Toronto Star a publié un article sur les coupures de budget auquel le Conseil des Arts de l'Ontario a procédé pour différentes revues préparées dans la province et distribuées dans tout le pays. Les subventions de ces revues ont été diminuées de 10000$ à 27 000$. L'article indique que les subventions ont été allouées à d'autres revues. Le message n'en reste pas moins limpide: au Canada, les moyens servant à soutenir la presse "marginale", que ce soit dans le domaine artistique ou féministe, sont limités. De plus, l'aventure sentimentale de Brian Mulroney avec les États-Unis ne permet pas de grands espoirs. Dans un de ses récents bulletins de nouvelles, l'Association canadienne des éditeurs de périodiques exprimait ses inquiétudes à propos "des possibilités qu'aura à l'avenir le gouvernement, dans le cadre du libre-échange, de parrainer de nouvelles initiatives dans le secteur de l'industrie culturelle canadienne". Une menace pèse déjà sur la subvention postale destinée aux publications et la taxe de ventes que l'on se propose de mettre en vigueur pourrait être désastreuse pour certains. Dans l'entrevue que nous publions dans numéro, Deborah Holmberg-Schwartz et Penni Mitchell, deux membres d'une société collective de Winnipeg qui, d'octobre 1979 à mars 1987 publiait Herizons, expliquent comme il était frustrant et compliqué d'obtenir des subventions du gouvernement, et une fois celles-ci accordées de continuer à les avoir. Si elles recommencent à publier leur revue, ce qu'elles prévoient, elles essayeront de compter le moins possible sur les fonds en provenance du gouvernement Elles veulent plutôt établir leur affaire sur des bases beaucoup moins fragiles, soient les abonnements, les subventions de sociétés privées, les donations, la publicité. The Womanist, un nouveau journal
féministe publié à Ottawa par Catalyst Research and
Communications, a le même objectif. On lit dans leur premier
éditorial: " Pour ce qui est de Women's Education des femmes, nous pensons au moment même où nous rédigeons ces mots que nous recevrons des subventions. Pourtant, il est de plus en plus évident que pour que la revue continue d'être distribuée aux membres et à celles qui ne le sont pas, il nous faudra trouver des fonds ailleurs, c'est-à-dire en augmentant le nombre de nos adhérentes, en sollicitant des dons et en procédant à des campagnes de souscription auprès du secteur privé. Pour le CCPEF, pour nos membres, pour les Canadiennes et pour l'éducation en général, il faut absolument que le lien soit maintenu. Mieke Nyenhuis est membre du Comité éditorial du CCPEF. Christina Starr est la rédactrice générale de Women's Education des femmes. |
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