Let Women Speak
Their Diversity! An Interview with Charlotte Bunch
BY SHARON GOLDBERG
"All the issues we address in our lives have global
dimensions." |
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Charlotte Bunch, U.S.
feminist activist and author, has played an important role in developing a
politics which places women's oppression and resistance central in the fight
against all oppression and which recognizes the diversity of women while
affirming and strengthening our potential to make a common struggle. She is
currently employed as the Director of the recently established Center for
Global Issues and Women's Leadership at Douglass College, Rutgers University,
New Jersey. Her most recent work, Passionate Politics: Feminist Theory in
Action (1987), is a collection of her writings over the past two decades. Last
April she spoke in Toronto at a session entitled "Global Perspectives on
Diversity in Feminist Practices", I interviewed her following the talk.
Sharon: Can you tell me about the work you are doing
at the Center for Global Issues and Women's Leadership?
Charlotte: We are a center to facilitate organizations
and programs for women. We have chosen the term "global issues" not "women's
issues" because we want to indicate the importance of women speaking to and
taking leadership on all the issues of the globe, on all issues that affect us.
There is also a recognition that all the issues we address in our lives have
global dimensions. We want to look at questions from their local to their
global manifestations and see the global interaction in all of our lives,
today. The other part of our title is "Women's Leadership". We will be working
specifically with women who are taking leadership on different issues at the
local level, but issues that we think are very important globally.
Donner aux femmes la
possibilité de parler de leur diversité: une entrevue avec
Charlotte Bunch
PAR SHARON GOLDBERG
Charlotte Bunch est une féministe et une auteure
américaine qui dirige à l'heure actuelle le nouveau Centre for
Global Issues and Women's Leadership de l'Université Rutgers au New
Jersey. Elle affirme avec force qu'il faut reconnaître la
diversité des femmes, tout en consolidant leur pouvoir pour que
celles-ci mènent une lutte commune.
Charlotte Bunch estime que ce n'est seulement lorsque nous
prendrons au sérieux les différences existant entre les femmes et
les diverses formes de leur oppression que nous commencerons à
éprouver un sentiment de solidarité qui ne se fondera pas sur le
rejet de l'expérience de chacune. Elle suggère fortement à
celles qui donnent des cours sur la condition féminine de ne pas traiter
au départ des expériences des blanches, dans un milieu
occidental, mais de parler d'autres expériences, ailleurs, de
façon que les étudiantes soient obligées d'envisager le
féminisme d'un point de vue différent de celui qui prévaut
dans la culture occidentale. La diversité s'applique aussi à
l'éducation et à l'accès qu'on y a. Mme Bunch insiste sur
l'importance qu'il y a de se pencher sur l'accès à
l'éducation d'après le contexte culturel dans lequel
évolue la femme. Ainsi, les féministes musulmanes remettent en
question la solitude des femmes dans leur société, mais ne
veulent pas d'un autre coté saper le pouvoir que cette solitude leur
octroie. Il faut adopter la même approche avec les femmes qui embrassent
les idéologies anti-féministes et de droite. Solon Mme Bunch,
vaut mieux étudier le genre de besoins auxquels ces idéologies
ont répondu dans la vie de ces femmes plutôt que d'affirmer que
celles-ci agissent de manière irrationnelle et ne comprennent pas leur
situation. À son avis, ce qu'il y a de mieux dans le féminisme
c'est qu'il permet aux femmes d'être à l'écoute de leurs
consoeurs, de s'instruire mutuellement et de s'exprimer. |
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