À bas la charité, vivent les investissements par Pat Webb Alors que les effets du budget fédéral commencent à se faire profondément sentir dans tout le pays, nous réagissons comme d'habitude aux changements qui nous sont imposés. Après avoir nié, nous sommes en colère (comment osent-ils!), nous sombrons dans la dépression (c'est sans espoir...), et enfin nous acceptons (d'accord, c'est une affaire réglée) en regardant vers l'avenir (vers où se diriger maintenant?) Comment osent-ils! La mort du Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme a permis d' "économiser" plusieurs millions de dollars. En revanche, il n'y aura plus de recherches à l'avenir sur les conséquences des coupures budgétaires sur la vie des femmes. C'est sans espoir D'accord, c'est une affaire réglée Vers où se diriger maintenant? Les femmes, qui forment la majorité des Canadiens économiquement défavorisés, sont souvent représentées - même par nous - comme des victimes impuissantes, faisant face à des forces sur lesquelles elles n'exercent aucun contrôle. N'est-il pas fondamentalement vrai que lorsque nous faisons un don pour aider des victimes, nous pensons commettre un acte de charité? N'avons-nous pas non plus un bloc mental quant aux dons de bienfaisance maximum que nous pouvons faire? Des idées semblables exercent probablement une influence sur les responsables des budgets gouvernementaux. Ils considèrent que les subventions octroyées à des groupes de femmes constituent une aide de bienfaisance à des victimes. Si nous parvenons à leur faire comprendre que les femmes forment une catégorie de citoyens à part entière, digne d'obtenir des fonds d'investissement convenables, il se pourrait que les sommes allouées augmentent. Il faut du temps pour changer les attitudes. Nous devons de notre côté faire attention de ne pas nous appuyer sur l'image de la victime lorsque nous sollicitons des fonds pour nos projets. Mais nous changerons les choses si nous affirmons constamment que le financement de programmes de développement se fondant sur la vie réelle des gens est tout à fait différent de l'appui au revenu. Des subventions de ce genre ne devraient pas être puisées dans les allocations de bienfaisance du gouvernement, celles-ci étant destinées aux personnes dans l'incapacité de survivre par elles-mêmes. À long terme, les subventions de développement appartiennent à la catégorie des investissements. Pat Webb est la directrice de l'Ontario du CCPEF. |
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