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National Features


LES RECHERCHES FAITES PAR LES FEMMES
INFLUENCENT-ELLES LES POLITIQUES
GOUVERNEMENTALES?

Il ne fait aucun doute que les féministes travaillent avec beaucoup de sérieux et de dévouement au Canada. Et pourtant, les changement pour lesquels elles luttent avec ardeur ne surviennent que lentement. De plus, lorsqu'ils sont enfin promulgues, les changements ne constituent souvent qu'un compromis imparfait des recommandations présentées par elles. Comble d'ironie: même une fois instaurés, ces changements exigent des femmes une vigilance soutenue, sous peine d'être interprétés de sorte a n'avoir aucun impact progressiste réel sur la condition féminine.

Tels sont les grands thèmes de ce rapport, pour lequel les recherchistes ont interrogé des déléguées de plusieurs organismes féministes oeuvrant à la formulation de politiques fédérales (ou à leurs réponses). Les principales questions posées étaient les suivantes: Qui décide des priorités de votre organisme et comment? Qui finance les recherches? Les recherches sont-elles effectuées par des volontaires? Croyez-vous avoir suffisamment accès à l'information dont vous avez besoin? Quelle incidence ont vos recherches sur les politiques gouvernementales? L'objectif ultime était d'établir en quoi les recherches faites par les femmes influent sur la formulation des politiques fédérales, qui concernent directement leur vie de femme, et dans quelle mesure les groupes de promotion de la femme ont accès aux structures du pouvoir.

L'etude montre que, suite à des contraintes financières et temporelles, les organismes féministes travaillent surtout en réaction à une situation, à une proposition, à une législation et n'ont guère la possibilité de faire les recherches qui seraient peut-être les plus cruciales, à long terme.

Les répondantes déplorent toutes l'insuffisance des ressources humaines et financières. Elles reconnaissent, certes, que les femmes progressent et influent sur certaines décisions gouvernementales, citant notamment les domaines suivants: constitution, avortement, violence sexuelle, action positive, femmes , maltraitées, divorce, pensions, etc. Mais elles préfèrent passer sous silence le fait qu'elles obtiennent rarement tout ce qu'elles demandent. Une chose est indéniable: même si les concessions du gouvernement ne répondent pas pleinement à leurs attentes, les femmes parviennent au moins à éviter, par les pressions qu'elles exercent "... certaines décisions vraiment stupides".

De toutes ces constatations émerge une question primordiale. Le gouvernement se sert-il habilement des femmes? Voici en effet la situation: les femmes travaillent intensément, pour un salaire modeste ou nul, à faire des recherches et à formuler des recommendations qui seront PEUT-ÊTRE considérées par le gouvernement (et encore, de façon fragmentaire). En bref, les femmes sont-elles si absorbées par les recherches qu'elles ne disposent plus

de l'energie et des ressources nécessaires pour établir des stratégies d'intervention à long terme, pourtant fondamentalement essentielles aux progrès de la condition féminine au Canada?


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