Message de la présidente

La réunion de consultation des groupes féminists, récemment organisée à Ottawa par le Conseil consultatif du Canada sur la condition féminine, m'a permis de décerner clairement les pressions exercées auprès des femmes et des organismes féministes dans notre pays. Les exposés et discussions portaient sur des sujets divers: pornographie, lois sur la sollicitation en vertu du Code criminel, pensions, Charte des droits, droits des femmes autochtones, crédits d'impôt pour la garde des enfants, mouvemert pour la paix, Loi sur leg droits de la personne. Qualifier simplement "d'important" pour les femmes chacun de ces sujets serait un euphémisme.

Voir toutes ces questions rassemblées et présentées de façon collective a été pour moi une ècrasante révélation. Chacune des confèrenciéres a pressé leg autres femmes présentes d'adopter et d'appuyer sa cause. Dans mon esprit, l'une de ces causes est l'oeuvre du CCPEF et le problème des études chez la femme. La tâche à accomplir semble immense.

Depuis la réunion de consultation, j'ai beaucoup réfléchi aux demandes auxquelles les groupes de femmes ont à répondre. Prenons un exemple. Lors des efforts faits récemment pour sauver la Division des femmes en Saskatchewan, la question suivante a été soulevée: "pourquoi vous, les femmes, n'avez-vous rien fait - avant l'annonce des coupures budgétaires?" Il est vrai que les organismes féministes n'ont présenté aucune demande au Fonds de perfectionnement professionnel, en vertu de la Loi nationale sur la formation, pour obtenir le financement de programmes intérimaires en attendant que soient créés des programmes réalistes axés sur les besoins des femmes. Il est vrai aussi que, les femmes ou groupes de femmes n'étant pas payés professionnellement pour s 'occuper de la condition féminine, les problèmes propres aux femmes font l'objet d'un travail volontaire.

Je reconnais la valeur du volontariat dans notre société. Mais je me demande s'il est juste d'attendre autant des femmes, quand le soutien financier que leur accorde le gouvernement est si faible. Les femmes font ce qu'on attend d'elles quand elles sont au travail, quand elles sont à la maison, et quand elles luttent pour le mouvement féministe. Mais jusqu'à quand pourront-elles continuer ainsi? Leurs forces s'épuisent maintenant.

Pour moi, il est clair que les femmes doivent main tenant oser dire collectivement "C'EN EST ASSEZ! Nous refusons désormais de faire l'impossible avec des budgets aussi serrés!"

Le Comité sur les questions sociales du CCPEF a dona demandé des fonds à M. Axworthy pour engager des personnes chargées d'étudier comment ouvrir aux femmes l 'accès aux ressources offertes dans le cadre de la LNF. A quai bon passer une loi garantissant aux femmes l'accès à des ressources de formation si on n'instaure pas des mécanismes pour concrétiser cet accès. Il serait trap facile alors de critiquer les femmes, leur reprochant de ne pas tirer parti de ce que leur offre le gouvernement. Espérons que nous saurons, aujourd'hui et demain, vaincre cet obstacle.

Sincèrement,

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