National
Features
LA CONSTITUTION
CANADIENNE ET LES DROITS DES FEMS PAR SOPHIE ARTHAUD
THE CANADIAN CONSTITUTION
AND Women's Rights
Women across Canada expect to see Legislation under
review be made to comply with the sexual equality guarantee in the
constitutional Charter of Rights. It's strongest equality clause (section 15)
swings into effect in 1985.
While it is too early to predict the changes which
will result from the Charter of Rights, women consider it essential that it be
used to create and enforce conditions of equality between male and female
persons.
LA CONSTITUTION CANADIENNE ET
LES DROITS DES FEMMES
Il y a tout juste un an de cela, la Constitution
était rapatriée au Canada. Tout le pays se souvient encore des
cérémonies qui marquèrent cet événement a
Ottawa, le samedi 17 avril 1982
Depuis, la Constitution semble être quelque peu
tombée dans l'oubli: les moments historiques sont passés, et la
presse ne s'intéresse plus de très près à un sujet
désormais peu sensationnel.
Pourtant, le sujet a conservé toute son
actualité pour quelques groupes de femmes, ici et la au Canada. Car la
nouvelle Constitution, adoptée par la Chambre des communes le 2
décembre 1981, comprend une Charte canadienne des droits et
libertés qui est d'une importance cruciale pour les droits des femmes et
l'égalité entre les personnes des deux sexes.
Les deux articles de cette Charte qui détermineront en
grande partie la place accordée, aux femmes dans notre
société à l'avenir, sont les articles, l5 et 28. Or le
premier de ceux-ci qui est une clause d'égalité, n'entrera en
vigueur qu'en 1985 11 stipule que:
La loi ne fait acception personne et s'applique également
à tous, et tous ont droit à la même protection et au
même bénéfice de la loi, indépendamment de toute
discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race,
l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe. l'âge
ou le déficiences mentales ou physiques.
Ottawa et les provinces se sont entendus qu'un tel délai de
mise en oeuvre leur permettrait d'étudier l'ensemble de leurs textes de
loi, pour déterminer si certains contreviennent à cette
importante clause sur l'égalité. Déjà, les groupes
féministes pressentent des conflits entre les lois existantes et
l'article 15 de la nouvelle Charte des droits et libertés. Les domaines
d'éventuels conflits sont nombreux: accès au secteur de l'emploi,
salaire égal pour travail de valeur égale, logement, prestations
familiales, pensions, imposition des revenus, etc.
Autre problème, l'article 15 ne sera pas d'une force
á toute épreuve. En effet, en novembre 1981, Ottawa et le
provinces ont décidé d'intégrer au texte de la
Constitution l'article 33, qui leur perm fait de déroger à leur
engagement et d'outrepasser certains des articles de la Charte. Voici ce que
precise cet article:
Le Parlement ou la législature d'une province peut
adopter une loi où il est expressément déclaré que
celle-ci ou une de ses positions a effet indépendamment d'une
disposition donnée de l'article 2 ou des articles 7 à 15 de
présente Charte .
Actuellement, il est impossible de prévoir comment les
gouvernements et les cours au Canada interpréteront l'article 15 et
quelle suprématie ils lui: accorderont par rapport à l'article
33.
Par ailleurs, l' article 28, qui est tout aussi important que l'
article 15 pour les femmes puisqu'il garantit également "aux personnes
des deus sexes" les droits et libertés mentionnés dans la Charte,
risque lui d'entrer en conflit avec l' article 33 (bien qu'il n'y soit pas
soumis).En effet l'article 28 et l' article 28 et l' article 33 sont tous des
articles généraux, destinés a être utilises avec (ou
contre) d'autres articles de la Constitution canadienne. Et des cas se
présenteront certainement a l'avenir, ou les cours devront
privilégier l'un ou l'autre.
Les décisions que prendront le gouvernement
fédéral et le provinces d'ici 1985 sont donc cruciales pour les
femmes. Pour illustrer ce point, rappelons qu'en mars de cette année,
Monsieur Mark MacGuigan, ministre fédéral de la Justice, s'est
engagé a déposer sous peu de nouveaux textes de loi, de
façon que la législation fédérale respecte
desormais1'egalite garantie tie aux personnes des deux sexes dans la charte des
droits et libertés.
Ayant lutté avec tant d'ardeur durant les deux
années qui ont précédé le rapatriement de la
constitution pour obtenir un texte législative qui garantisse
l'égalité entre les personnes des deux sexes, les femmes doivent
maintenant veiller a ce qu'il devienne bel et bien un outil qui permette
d'abroger les traditionnelles inégalités entre homes te femmes.
Sophie Arthaud
- Sophie is a free-lance Journalist and translator who works for
Radio Canada International.
|