Susan: Comment les liens se sont ils formés entre le mouvement des femmes et le mouvement de la paix?

Kay: Cela nous ramène vraiment au tout début. Quand la vague actuelle du mouvement féminin a vu le jour, la Voix des femmes et d'autres organisations répétaient sans cesse: "Vous feriez bien de travailler aussi pour la paix." Au départ, tout le monde s'arrachait les cheveux, mais petit à petit, nous avons compris que si les femmes ne cherchaient pas à mettre fin à la guerre et à la violence, il serait très difficile d'arriver à l'égalité sous quelque forme, de quelque manière que ce soit.

Il y a trois ans environ, nous avons montré le film d'Hellen Caldicott à l'assemblée annuel- le du Comité canadien d'action sur le statut de la femme. C'est alors que le CCA a pris réellement conscience qu'il y avait un lien entre l'emploi, l'inflation et autres problèmes et la militarisation de notre société. Alors, le CCA a fait le rapprochement entre la violence envers les femmes au foyer et la violence en tant que "solution" aux problèmes nationaux et internationaux. Le Comité de survie du CCA a donc été créé.

Depuis, tout le monde a pris conscience du fait qu'il est impossible de lutter contre l'inflation, le chômage et tout cela à moins de faire tout son possible pour mettre un terme à la violence dans la société, au militarisme actuellement omniprésent. Le déficit américain sème la pagaille dans les systèmes économiques de beaucoup de pays et c'est le budget militaire qui est la cause fondamentale du déficit aux États Unis.

Susan: En tant que femmes qui proposent d'autres voies que la militarisation, pourquoi ne pas considérer des facteurs économiques tels les moyens de conserver les emplois tout en passant d'une économie militaire à une économie civile?