Préambule à la rencontre de groupes de femmes

par Madeleine Parent et Marie Letellier
Traduction de Nicole Lacelle

Ce préambule a été préparé pour le Comité de planification chargé d'organiser la
consultation des groupes de femmes avec le Secrétaire d'État, le 26 juin 1986.


"Ceux qui sont au pouvoir doivent démontrer leur volonté politique de faire respecter les lois sociales qui favorisent l'égalité."


Depuis le siècle dernier, les femmes, au Canada, ont réclamé des droits égaux à ceux des hommes. Pour n'en mentionner que quelques exemples: En 1899, un groupe de travailleuses d'usines de coton à Montréal revendiquait une augmentation de salaire équivalente à celle qu'on accordait aux hommes; les "agitatrices" ont été congédiées mais le salaire des autres travailleuses a été majoré.

Plus tard, Nellie McClung, Emily Murphy, Idola St-Jean, Thérèse Casgrain et plusieurs autres ont réclamé avec insistance la reconnaissance de l'égalité à laquelle elles et leurs soeurs avaient droit.

Des luttes longues et difficiles aboutirent à de modestes progrès en ce qui a trait à une nouvelle législation. Trop souvent il était tout aussi difficile d'obtenir la mise en vigueur des nouvelles lois qu'il avait été ardu d'en gagner d'adoption. Il est à croire qu'une législation comprenant un notable progrès social doive affronter la résistance des uns qui profitent du statut inférieur des autres.

Par conséquent, ceux qui sont au pouvoir doivent démontrer leur volonté politique de faire respecter les lois sociales qui favorisent l'égalité. Avec le temps, à mesure que les groupes défavorisés se prévalent de leurs nouveaux droits, les conditions sociales s'améliorent et les attitudes face aux nouvelles réalités sociales deviennent plus souples.

LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME - 1948

Dans les faits, la fin de la deuxième guerre mondiale ouvrait une nouvelle ère de reconnaissance des droits de l'homme, dont les droits des femmes. Sous la direction éclairée d'Eleanor Roosevelt, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l'homme était adoptée par les Nations Unies en 1948 puis ratifiée par le Canada. Cette Déclaration proclamait, entre autres, que:

  1. Tous les être humains naissent libres et égaux en dignité et en droits...

  2. Tout être humain peut se prévaloir des droits et des libertés proclamés par cette Déclaration sans distinction aucune de race, de couleur, de sexe... de naissance ou de tout autre statut.
  1. Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination...
  1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage...
  1. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales...

La Déclaration de 1948 est la pierre d'angle des lois canadiennes des droits de la personne et, en particulier, de la Charte canadienne des droits de la personne. Elle fournit les concepts de base qui sous-tendent une bonne partie de notre législation sociale.

D'année en année, ces droits de la personne ont été développés et précisés en termes plus spécifiques. Ils ont été l'objet d'autres déclarations et conventions adoptées par les Nations Unies et plus précisément par le Canada en tant que pays-membre.

La Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'en- droit des femmes en 1979 était une suite logique de la Déclaration de 1948 même si elle fut longue à venir. Le Canada signait la Convention des Nations Unies de 1980 en 1981. Il s'agit là d'un document d'un grand intérêt pour les femmes qui se préoccupent de l'égalité des droits de la moitié de la population mondiale.



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