AU CANADA, LE BUREAU DE LA MAIN-D'OEUVRE
FÉMININE EST CRÉÉ - 1954

À la demande de femmes syndicalistes et de féministes universitaires ou professionnelles, le gouvernement fédéral établissait le Bureau de la main-d'oeuvre féminine en 1954; Marion Royce en devenait la première directrice. Le Canada commençait, modestement, à s'acquitter de son engagement auprès des Nations Unies.

Cette agence s'est avérée précieuse en ce qu'elle fournissait aux regroupements de femmes et aux services gouvernementaux données et statistiques dont l'analyse pouvait démontrer l'existence de la discrimination à l'égard des femmes sur le marché du travail, celles-ci s'y trouvant en nombre croissant par nécessité et à mesure que l'économie avait besoin de leurs compétences et de leurs services.

LA COMMISSION ROYALE D'ENQUETE SUR LA SITUATION
DE LA FEMME AU CANADA 1967 - 1970

Toutefois, de plus en plus de femmes se rendaient compte que les statistiques n'avançaient rien par elles-mêmes et qu'il restait beaucoup à faire avant d'enregistrer un progrès digne de ce nom.

Ainsi, en 1967, le gouvernement fédéral créait la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada devant les revendications de plus en plus nombreuses et pressantes des groupes féministes au pays. Les membres de la Commission royale d'enquête ont été nommés:

"...en vue de faire enquête et rapport sur le statut des femmes au Canada et de présenter des recommandations quant aux mesures pouvant être adoptées par le gouvernement fédéral afin d'assurer aux femmes des chances égales à celles des hommes dans toutes les sphères de la société canadienne..."

La Commission royale d'enquête tint des audiences pour les femmes des dix provinces canadiennes, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest; elle reçut 468 mémoires, près de 1000 lettres et 890 témoins.

Selon l'esprit de la Déclaration des Nations Unies de 1948 et en acceptant le postulat selon lequel:

"...le plein emploi des ressources humaines est dans l'intérêt même de la nation",

la Commission adoptait quatre principes:

  1. que la femme doit avoir le droit de décider elle-même, en toute liberté, si elle va occuper un emploi en dehors de la maison ou non;

  2. que le soin des enfants est une responsabilité que doivent se partager la mère, le père et la société;

  3. que la société a une responsabilité particulière envers la femme, à cause de la grossesse et des naissances, et qu'il faudra toujours des mesures spéciales concernant la maternité;

  4. que dans certains domaines, les femmes ont besoin, pendant une période intérimaire, de mesures spéciales afin d'effacer et de combattre les effets néfastes de la discrimination".

Le rapport de la Commission, présenté au gouvernement fédéral en 1970, comprenait 167 recommandations de modifications juridiques et pratiques que la Commission jugeait nécessaires à l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes dans toutes les sphères de la société canadienne. C'est le rapport le plus complet sur tous les aspects de la situation des femmes au Canada. Un grand nombre de ses recommandations ont été intégrées, en tout ou en partie, aux lois canadiennes au fil des années. Il reste encore, toutefois, beaucoup à faire quant à une législation nouvelle, ou à amender, et encore davantage quant à la mise en vigueur de nouvelles lois.

On peut dire sans exagérer que personne ne peut prétendre connaître ou comprendre la situation des femmes dans ce pays sans une connaissance effective du Rapport de la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada (1970).



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