Modèle de consultation
pour les femmes



PAR CONVERGENCE CONSULTANTS

Dans notre numéro d'automne, à notre rubrique "Éditorial", nous avons parlé du processus qui a mené à des rencontres de consultation d'urgence entre les représentantes des groupes subventionnés par le Programme de promotion de la femme, d'une part, et les délégués du Secrétariat d'État, de l'autre. Nous avons également publié alors un préambule de Madeleine Parent, expliquant quels engagements le gouvernement canadien avaient pris envers les femmes. L'article qui suit explique la nature des démarches suivies lors des rencontres et définit le modèle de consultation adopté.

APERCU

La plupart des groupes qui cherchent à améliorer la condition féminine au Canada dépendent grandement de subventions fédérales. Bien que le gouvernement bénéficie des services offerts par les organismes de femmes, les fonds qu'il leur alloue restent pitoyablement restreints. Alors qu'il finance plus de 700 groupes d'envergure nationale, provinciale ou territoriale voués à défendre l'égalité des femmes, le Programme de promotion de la femme, au Secrétariat d'État, ne dispose pour cela que de 12,3 millions $, soit 1,00 $ par femme canadienne.

Cette année, les retards de subventions et les coupures budgétaires du Programme de la femme ont contraint de nombreux groupes à réduire leurs activités. Certains ont dû mettre à pied une partie de leur personnel ou même fermer leurs bureaux. Le travail auprès des femmes en a beaucoup souffert, dans de multiples domaines: gardiennage, santé, formation et éducation, pornographie, violence faite aux femmes.

Les femmes craignaient que le financement de leurs organismes ne soit encore davantage mis en péril par suite de plusieurs facteurs: certains des nouveaux membres du gouvernement n'étaient pas très informés des problèmes des groupes de femmes; le climat général était à l'austérité; une partie du personnel-cadre d'Ottawa considérait les groupes de femmes comme des organismes de pression antigouvernementaux plutôt que comme des organismes de services. Plusieurs organisations - le CCPEF, la Fédération des femmes du Québec, le Comité canadien d'action sur le statut de la femme, Relais-Femmes, le Centre de recherche des femmes, l'Institut canadien de recherche sur les femmes et Women Health sharing - ont entrepris d'organiser une rencontre de consultation d'urgence entre les groupes de femmes, les dirigeants du Secrétariat d'État et des députés représentant les différents partis.

L'ÉVÉNEMENT

Une série de trois rencontres ont eu lieu entre les représentantes des groupes de femmes et les délégués du gouvernement. La première réunion a fait l'objet d'intenses discussions avec le personnel du Programme de promotion de la femme. Ses objectifs étaient les suivants:

  • découvrir pourquoi les subventions avaient eu du retard et concevoir un système pour que la situation ne se reproduise plus jamais;

  • clarifier les critères et les processus (bureaucratiques et politiques) de demandes de financement et souligner combien il importe que l'évaluation de ces demandes soit impartiale;

  • demander que le mandat du Programme de la femme soit étendu, de sorte à pouvoir financer les groupes de femmes appartenant aux minorités visibles;

  • contribuer à déterminer les priorités du Programme de la femme;

  • appuyer le Programme de la femme dans son mandat, qui consiste à financer uniquement les groupes voués à assurer véritablement l'égalité aux femmes.

La deuxième rencontre avec le Secrétariat d'État se proposait deux objectifs principaux:

  • montrer au ministre l'ampleur des travaux et des réalisations des groupes de femmes, qui peuvent être considérés en quelque sorte comme l'intermédiaire grâce auquel le gouvernement peut respecter ses engagements envers les femmes;

  • obtenir des promesses financières précises, plutôt que de parler de vagues principes.


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