L'action communautaire et
les femmes : quelques pistes de réflexion
PAR DENYSE CÔTÉ
Une forte proportion des femmes qui font du bénévolat se concentre dans les
domaines social et éducatif. Les femmes sont plus nombreuses que les
hommes à participer à des activités
bénévoles, axées sur le service à autrui: popotes
roulantes, services aux malades par exemple. Le bénévolat, tel
que saisi par les études faites à ce sujet, est une
activité non rémunérée, qui peut cependant
être quantifiée. On comptabilise alors le nombre d'heures de
bénévolat accomplie par semaine, par mois, par année,
ainsi que le type d'activité (loisirs, activité sociale,
éducative, professionnelle...)
Cependant, la notion de bénévolat ne fait pas la
lumière sur une large portion de l'activité communautaire non
rémunérée des femmes: de nombreuses activités ne
peuvent en effet être quantifiées. Sont oubliées les
actions que les femmes entreprennent en vue d'un changement des pratiques ou
des institutions à un niveau local, les actions visant la solution de
problèmes communautaires qui ne sont pas reconnus officiellement, ou
encore les actions collectives visant l'éducation populaire et le
mieux-être d'une communauté. Tout le travail communautaire
effectué à l'intérieur de groupes communautaires (groupes
populaires et autres) et à l'extérieur de ceux-ci, est ainsi
passé sous silence.
Some
reflections on community work by Women by Denyse Côté
It is a well known fact that women are and have been very
active in their communities. This article criticizes mainstream understandings
of women's community work. Although women's presence is now generally
acknowledged as consumers, participants and leaders, important misconceptions
and methodological limitations still remain. Statistics Canada accounts for
voluntary work, but cannot include a good share of the invisible work always at
hand in voluntary and community associations, and clearly excludes community
work done outside such associations.
Community organizing has generally referred to community
work as neutral and public, and little has been done to acknowledge or analyze
the creation of community ties (neighborhood or/and kinship). But this is as
basic to a community or an organization as are leadership and finances. It is
therefore of the utmost importance to reconsider our understanding of community
work, and develop new frameworks of analysis. Is it not time to understand
community work in reference to the private realm? Would "mother work" not be a
useful concept (as useful as that of politics, many times referred to)? Would
mother work not help us understand women's "invisible" work in our communities?
Denyse
Côté, community organizer and participant in a variety of
community activities, is a professor of social work at the University of Quebec
at Hull. She welcomes with enthusiasm any commentary on this article.
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