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Vision de L'Université en l'an 2000 PAR JEANNE D'ARC GAUDET
En octobre 1987, j'ai eu la chance de représenter le Nouveau-Brunswick au Colloque national sur l'enseignement postsecondaire à Saskatoon. Le but du colloque était d'explorer les défis et les perspectives devant lesquels se trouvent les collèges et les universités du Canada au seuil du XXIe siècle. Cette expérience m'a forcée à approfondir ma réflexion et à m'interroger sur ce que devrait être l'université dans les années 2000. Pour effectuer mon analyse, j'ai dû me pencher sur le passé, puisqu'on dit souvent qu'il faut saisir le passé pour mieux comprendre le présent et planifier l'avenir. C'est pourquoi je me suis reportée une génération plus tôt, soit celle des années soixante. C'est en effet au cours de cette décennie que les enfants de l'après-guerre ou du "baby boom" ont envahi en grand nombre les universités. Bref, ce fut une période où il fallut très rapidement mettre en place des mécanismes pour essayer de faciliter l'accès et la participation de plus de Canadiens et de Canadiennes à une formation postsecondaire et universitaire. Pour les femmes, ce fut l'époque où les portes de universités s'ouvrirent plus grandes, phénomène qui devait constituer la clé de notre prospérité personnelle et de notre croissance économique en général. L'université était trop souvent mal préparée à faciliter l'intégration et la pleine participation des femmes, même si celles-ci ont continué à investir ces lieux à une vitesse telle que les inscriptions féminines dépassent aujourd'hui largement les prévisions du temps et représentent plus de la moitié des effectifs dans les universités canadiennes. C'est une donnée non négligeable et il faut en tenir compte pour planifier le développement du savoir de demain. Que sera l'université en l'an 2000? Qu'est-ce qui pourrait constituer un cadre solide pour l'université du XXIe siècle? Pour répondre à ces questions, il faut analyser deux facteurs en particulier qui ont influencé le développement et l'évolution de l'université, soit la démocratisation de l'éducation dans les années cinquante et soixante et les grands progrès réalisés dans le domaine technologique au cours des années soixante-dix et quatre-vingts. La démocratisation de l'éducation et les nombreuses réformes des années cinquante et soixante ont sans aucun doute permis à un nombre grandissant de femmes et à des groupes minoritaires de se prévaloir de leur droit à une éducation adéquate. Les grands progrès technologiques exigent aussi que l'on envisage un nouveau cadre pour relever les défis de l'avenir. Dans ce contexte, il faut prendre en considération deux éléments étroitement liés : la faculté d'adaptation des établissements et la qualité de l'optimisation des ressources humaines. |
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