En quoi consiste la faculté d'adaptation des établissements?
Il faut que nos établissements universitaires soient capables de changer et de s'adapter s'ils veulent répondre aux nouveaux besoins de la société. Il est de plus en plus difficile de prévoir les défis qu'aura à relever la société de demain, notamment en ce qui a trait au développement socio-économique. L'évolution rapide de la technologie nous empêche de prévoir quels seront à long terme les besoins du marché du travail et de savoir comment l'organisation de travail évoluera. C'est pourquoi les étudiants et les étudiantes auront besoin d'une bonne éducation générale sur laquelle ils et elles pourront s'appuyer pour affronter les défis de demain. C'est un point qui a fait l'unanimité ou presque lors du colloque de Saskatoon. On a parlé alors de "nouveau classicisme". L'université se doit aussi d'assurer un enseignement spécialisé de haute qualité pour faire face à la concurrence universelle; autrement dit, elle devra servir de modèle en jetant les bases d'un nouvel enseignement, adapté et plus accessible, en misant sur la qualité de l'optimisation de ses ressources humaines.

En quoi consiste la qualité de l'optimisation des ressources humaines?
image
L'Université de la Columbie-Britannique

À ce chapitre, l'avenir forcera l'université à faire preuve de plus de souplesse. Il faut avoir la volonté de promouvoir chacun de ses membres et d'en tirer parti. Il faut favoriser une participation égale à l'enseignement et à ses bénéfices. Il ne suffit pas seulement d'accroître le nombre mais de définir le type de formation pour que les étudiants puissent s'adapter rapidement aux demandes de la société de demain. Pour ce faire, il faudra faire des choix.

Les membres de groupes cibles, qui ont été défavorisés dans le passé, réclament l'accès à l'éducation postsecondaire et universitaire. Michèle Fortin, une des personnes ressources du colloque de Saskatoon et auteur d'un document qui devait servir à alimenter les échanges sur le thème de l'accessibilité déclarait dans son allocution d'ouverture: "Il est possible d'élargir encore l'accès au secteur postsecondaire de façon à y accueillir en plus grand nombre les autochtones, les étudiants et étudiantes à temps partiel, les handicapés, les femmes et ceux et celles dont le domicile est très éloigné de tout établissement postsecondaire." Il est important ici de souligner certaines données montrant que l'université doit être plus souple pour permettre une plus grande accessibilité à des membres de groupes cibles. En voici quelques-unes:

  1. Le taux de participation des femmes, ayant entre 18 et 24 ans, et le nombre absolu des inscriptions à temps complet ont augmenté au point d'être actuellement un peu plus élevé que celui des hommes.

  2. L'effectif des étudiants à temps partiel a augmenté de 83% depuis 1972 et, de façon générale, se compose en grande partie d'étudiants adultes. Les femmes sont surreprésentées.

  3. On manque de ressources pour faciliter l'accès des étudiants étrangers.

  4. Les francophones hors Québec ne semblent pas avoir réalisé autant de progrès que ceux du Québec.

  5. Les femmes suivent toujours des programmes à dominante féminine et sont presque absentes des programmes de physique et de mathématiques.

  6. Le corps professoral féminin universitaire canadien comprend approximativement 17% de l'ensemble des professeurs.

  7. Les statistiques révèlent que les inscriptions chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans resteront stables dans les prochaines décennies. Toutefois, les inscriptions pour ceux ayant 25 ans et plus augmenteront considérablement dans les universités et les femmes constitueront la majorité des étudiants adultes à plein temps et à temps partiel.

  8. Les femmes qui travaillent dans le secteur des services, emplois de bureau par exemple, devront s'adapter aux progrès technologiques qui exigeront sans cesse une meilleure formation et des compétences accrues. Se recycler deviendra donc prioritaire pour une grande partie de la population.


Back Contents Next