ÉDITORIAUX

Améliorer l'éducation pour les femmes âgées

PAR MARY BEAUDRY

Mary Beaudry,
rédactrice adjointe de ce numéro de Women's Education des femmes, est coordonnatrice du programme de gérontologie au Collège Marie- Victorin de Montréal.

À l'heure actuelle, beaucoup de femmes d'un certain âge envisagent la dernière tranche de leur vie avec une vive inquiétude et de façon négative. Les tendances sociologiques me poussent à être d'accord avec elles.

Un pourcentage élevé de femmes âgées de plus de soixante-cinq ans vivent pour maintes raisons sous le seuil de pauvreté: les régimes de retraite privés et publics sont discriminatoires à l'égard des femmes; en général, les femmes gagnent moins que les hommes et occupent des emplois subalternes; les femmes travaillent différement des hommes car elles occupent un emploi pendant des périodes plus courtes et interrompent leurs activités professionnelles en raison de leurs responsabilités familiales.

Vieillir comporte beaucoup de difficultés pour les femmes d'un certain âge: elles doivent souvent surmonter le stress et la douleur que leur cause leur veuvage ou un divorce, elles manquent socialement de soutien, leur revenu baisse, leur santé se détériore et leurs corps change. Détresse, solitude, perte de confiance en soi, voire quelquefois l'incapacité de s'en sortir, sont courantes.

Comment le monde de l'éducation et nous, les éducatrices, pouvons-nous remédier à cette grave réalité dans notre société? Les études de Perry (1980) et Szinovacz (1982) indiquent que les femmes qui planifient leur retraite et mettent à exécution leurs projets tirent beaucoup de satisfaction de cette période de leur vie.

Au Canada, on a commencé à mettre sur pied des cours de préparation à la retraite dans les années cinquante. Les grandes compagnies et la fonction publique en offrirent à leur personnel. À l'heure actuelle, en raison des coupures de budget, beaucoup de compagnies ont été obligées de mettre un terme à ces cours utiles, laissant ainsi en plan les femmes qui auraient pu les prendre.

Les établissements scolaires et les institutions sociales ont en partie pris la relève en offrant aux personnes de l'âge d'or des programmes éducatifs du niveau secondaire au niveau universitaire. Il existe donc des programmes éducatifs pour les femmes. La question qui se pose à ce propos est la suivante: "Est-ce que les femmes d'un certain âge y participent?" et sinon "qu' est- ce qui les arrête?"

Le défi qui se pose à nous est de persuader les femmes qu'il existe des cours durables et utiles. Avant de pouvoir "vendre" nos programmes, nous devons mettre au courant les femmes sur les cours disponsibles, atteindre celles qui normalement ne s'inscriraient pas à un programme social ou d'apprentissage et indiquer aux éducateurs et éducatrices quels sont les besoins spéciaux des femmes d'un certain âge.

J'espère que ce numéro de Women's Education des femmes permettra de sensibiliser nos lectrices à toutes les questions ayant trait à l'éducation des femmes d'un certain âge.

Perry, Glenys (1980). The Need for Retirement Planning and Counselling. Canadian Counsellor. 14:97-98

Szinovacz, M. (1982) Women's Retirement. California: Sage.



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