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Les attitudes des femmes et des filles à l'égard des mathématiques Bien sûr les femmes ne sont pas les seules à ressentir des émotions à propos de l'apprentissage des mathématiques mais nous croyons que l'incidence de ces émotions sur leur comportement et leur choix d'étude en particulier est plus important que chez les hommes. A la suite de différentes expériences et travaux nous sommes amenées à considérer que l'on peut étudier l'attitude vis-à-vis des mathématiques selon trois axes principaux : l'anxiété, la motivation et la confiance en soi. Le simple fait de prendre conscience que ces émotions existent est déjà important; une autre étape consiste à proposer des manières de les gérer ou de les réduire à partir de l'étude de situations particulières. Certains moments provoquent plus d'émotions que d'autres dans l'apprentissage des mathématiques. Le premier cours suscite le plus souvent de l'inquiétude et on doit agir sur les attitudes afin que les femmes et les filles soient davantage ouvertes à recevoir les explications, comprennent davantage et soient ainsi rassurées quant à leurs capacités de réussir dans cette discipline. L'examen est souvent source de stress, voire même d'anxiété et de panique, ce qui empêche les femmes et les filles de réussir selon leurs capacités. Il s'agit de prendre conscience de ce stress, considérer qu'il a sa raison d'être et apprendre à le gérer. Le début d'une nouvelle notion occasionne souvent la peur de ne pas connaître des notions devant être acquises et la peur que les autres le découvrent. On peut alors rassurer les femmes et les filles quant aux notions préalables nécessaires et agir sur les mythes véhiculés à propos. Le dernier cours est trop souvent ressenti comme la fin d'un cauchemar. Il devrait plutôt sellier à faire bilan ou à inciter à prendre d'autres cours de sciences ou à penser comment se sellier des connaissances et habiletés acquises dans le quotidien ou le travail professionnel. Pour outiller des intervenantes qui peuvent influencer les femmes et les filles dans leur choix de carrière ou de programme d'études, MOIFEM (Mouvement international pour les femmes et l'enseignement des mathématiques) réalise actuellement une série de séances de travail subventionnées par le ministère de l'enseignement supérieur et de la science (Québec) et par le Secrétariat d'État (Ottawa). Le contenu des ces séances porte sur les trois dimensions décrites ci-dessus: attitudes des femmes et des filles à l'égard des mathématiques, contexte démythifiant et pédagogie féministe. Les personnes qui ont déjà été rejointes, tant dans le milieu scolaire que chez les groupes de femmes, se sont montrées fort intéressées : c'est ce que nous indique à la fois les réactions immédiates au cours d'ateliers, une première lecture des questionnaires d'évaluation et la forte demande pour organiser d'autres ateliers. Nous avons tout lieu de croire que notre type d'intervention qui est basé sur la description proposée ici se situe dans la bonne direction et que l'entreprise est appelée à prendre de l'ampleur. Hélène Kayler est professeure à l'Université du Québec à Montréal. Louise Lafortune est professeure-chercheure au CEGEP André laurendeau à Montréal.
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