Bâtir et
rebâtir le mouvement PAR MARIE LETELLIER Ce texte est une version abrégée d'exposé fait au panel de la IVe assemblée mondiale du Conseil international d'éducation des adultes à Bangkok en janvier 1990.
Le mouvement d'éducation des adultes est toujours en mouvement. Un mouvement perpétuel, nous semble-t-il parfois. Mais nous savons bien qu'à travers ce recommencement continuel se développe toute la richesse de l'éducation des adultes. Il n'y a pas de cadre pré-établi, il n'y a pas de chemin en ligne droite et c'est tant mieux. Je vais vous parler de cette mouvance au Québec et en particulier de la façon dont elle est vécue dans le mouvement des femmes. Le mouvement des femmes, qui regroupe quelque 1500 groupes locaux, régionaux et provinciaux, a sans doute été moins touché que d'autres par le ressac des années quatre-vingt au niveau de sa dynamique interne. La vitalité des groupes de femmes du Québec dans les régions, souvent en-dehors des grands centres urbains, est remarquable et constitue un trait distinctif par rapport à ce qui semble se passer dans d'autres pays occidentaux. On ne parle pas tellement d'éducation des adultes dans le mouvement des femmes, même si on s'en occupe beaucoup. On parle davantage de formation, de cafés-rencontres, d'ateliers de discussion, de séances d'échanges. Malgré toutes les différences qui peuvent exister entre les femmes, la condition féminine est notre lot à toutes. Cette condition, c'est la contrainte qui nous est faite à toutes, dans quelque société où nous vivions, de subir à divers degrés le contrôle des hommes sur nos vies et nos personnes. L'approche féministe en éducation des adultes intègre donc plus facilement l'optique selon laquelle l'adulte forme un tout. On travaille par conséquent autant avec les sentiments qu'avec l'esprit critique. Cette approche mise avant tout sur la façon dont les personnes perçoivent individuellement et collectivement leurs situations; elle valide d'emblée leur expérience de la vie.
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