Finalement, il est important de souligner que "prendre sa place" en tant que femme dans une société patriarcale est difficile en soi et la violence vient certainement amplifier cette difficulté. Présentement, les statistiques du milieu universitaire canadien suggèrent que les femmes représentent la majorité de la population étudiante.

En brisant le cycle de la peur et du silence, les femmes pourront reprendre le contro1e de leur vie, y compris le contro1e de leur processus d'apprentissage.

Parmi cette majorité se trouvent de nombreuses survivantes et de nombreuses victimes. Nous ne pouvons continuer à ignorer leur réalité. Nous devons collectivement identifier les moyens pour contrer la violence faite aux femmes et prendre des mesures pour aider les femmes qui, malgré les cicatrices et les blessures, traversent leur peur et investissent dans leur avenir.



Jeannine M. Ouellette poursuit présentement ses études en vue de l'obtention d'un doctorat en éducation à l'Université d'Ottawa. Elle s'intéresse à la situation des femmes en milieu universitaire.

  1. Il faut noter que l'impact de la violence se fait déjà sentir en bas âge car un pourcentage important d'enfants en difficultés d'apprentissage ont été violentés dans leur famille d'origine.

  2. Une étude conduite à Cornell University en 1986 a révélé qu'au niveau diplômé, 61 % des étudiantes qui ont participé au sondage, disent avoir été victimes de harcèlement sexuel tandis que 12 % ont évité de suivre un cours avec des professeurs qui avaient la réputation de harceler les étudiantes. (Smithson, Isaiah (1990). "Introduction: investigating Gender, Power and Pedagogy." dans S.L. Gabriel & I. Smithson (eds.), Gender in the Classroom: Power and Pedagogy. Chicago: University of Illinois Press.)

  3. Plusieurs exemples récents illustrent cette tendance dans le système judiciaire dont les cas de Anita Hill et Clarence Thomas, de Patricia Bowman et William Kennedy Smith et le cas à l'Université Queens 's (Kingston, Ontario) où Robert Van Oostrom fut trouvé non coupable d'agression sexuelle malgré le fait que trois femmes ont témoigné contre lui.

  4. Lewis, Magda & Simon, Roger J. (1986). "A Discourse Not Intended For Her: Learning and Teaching Within Patriarchy". Harvard Educational Review 56(4).

  5. Il faut bien comprendre que, dans le contexte pédagogique, l'autorité masculine est incarnée non seulement par le professeur mâle mais par les collègues mâles dans la salle de classe et les auteurs mâles à l'étude.

  6. Belenky, Mary F., Clinchy, Blythe M., Goldberger, Nancy R. & Tarule Jill M. (1986). Women' s Ways of Knowing: The Development of Self, Voice, and Mind. New York: Basic Books, Inc. (Voir aussi «Les méthodes d'apprentissage des femmes» WEdf 7(2), p.10.)

  7. La traduction des termes sont de l'auteur.

  8. Lewis and Simon, p.466.

  9. Solar, Claudie (1985) «Le caractère masculin de l'éducation» Revue des sciences de l'éducation. 112,277-294.

  10. Solar, Claudie (1990) «Le savoir du pouvoir/le pouvoir du savoir.» Médium sciences humaines. 37, 14-16.

  11. Artaud, Gérard (1985). La re-création du savoir. Ottawa: Éditions de l'Université d'Ottawa.

  12. Belenky et al., p.216.

  13. Arriola-Socol, Merardo (1989) «L'impact d'une expérience éducative sur la con- science critique.» Revue des sciences de l'éducation. 15(1),83-101.

  14. Smithson, p.6.


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