Violence faite
aux femmes [Le point de vue de la FNFCF présenté devant le Comité canadien sur la violence faite aux femmes, le 27 mars 1992.]
Ce court document exprime les principales préoccupations de la Fédération nationale des femmes canadiennes-françaises face à la violence faite aux femmes. Nous présentons ici la situation particulière des femmes francophones vivant en milieu minoritaire et quelques réflexions. La situation des femmes francophones en milieu
minoritaire Dans l'ensemble, la collectivité canadienne-française ne reconnaît pas l'existence de la violence à l'égard des femmes. Pour elle, il ne s'agit que d'un dossier intéressant les groupes de femmes. C'est une question sur laquelle nos communautés ferment encore les yeux. Les valeurs traditionnelles qui prévalent dans les communautés isolées murent les femmes victimes de violence dans le plus grand silence et dans l'acceptation de leur sort. Cela fait partie du domaine du privé. Très souvent, toute démarche qu'entreprend la femme pour être plus autonome (scolarisation, marché du travail, engagement au sein d'un groupe de femmes) est freinée par le conjoint et n'est pas encouragée par la communauté. Toute émancipation est considérée dangereuse, car dans les petites communautés francophones, elle signifie également le démantèlement du modèle patriarcal. Si la femme ne reste plus au foyer, si elle n'est plus l'unique gardienne de la foi et de la culture, si en raison de son autonomie et de ses idées nouvelles, elle n'est plus la propriété de son conjoint ... de qui, ce dernier sera-t-il le maître? Même si la violence envers les femmes est généralisée dans toute la société, peu importe la classe sociale, il existe au niveau individuel et collectif des modèles qui incitent à la violence. il faut reconnaître que là où l 'homme ne possède aucune fierté d'exister, là où il n'est pas reconnu et respecté par son entourage (enfant maltraité), là où on lui nie tout sentiment, toute expression de ses émotions, là où on ne retrouve aucun autre mode de comportement que celui calqué sur le mode patriarcal, là où il se sent bafoué et humilié dans ses droits (au niveau social et comme citoyen), il ne peut, en tant que victime, qu'écraser plus petit que lui. Dans le cas de la violence conjugale: sa conjointe, ses enfants. Comme dans la société canadienne, la violence envers les femmes en milieu minoritaire est un problème lié à la non-reconnaissance de l'égalité des sexes. Dans certains milieux, cette violence se double d'un problème lié à l'oppression du groupe social lui-même.
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