Les
carrières d'avenir: agir et aider les par Dolorès Gagné
Depuis une décennie, les organismes d'emploi, les ministères et le milieu scolaire incitent les femmes à envisager des carrières où elles sont sous-représentées et à les considérer comme accessibles et attrayantes. Campagnes de sensibilisation, d'information, programmes de formation spéciaux ont été mis en place pour faire sortir les femmes des sentiers battus en matière de formation. Si les femmes sont aujourd'hui plus nombreuses dans plusieurs secteurs de formation, il n'en demeure pas moins qu'elles suivent encore peu de cours en techniques physiques: programmes de techniques maritimes, de l'électronique et de l'aéronautique entre autres. Au Québec, selon Lévesque et Pageau, qui ont effectué une étude de l'ensemble des programmes de ce secteur professionnel offerts dans les Cégeps, le taux de représentation féminine n'était que de "9 % en 1980, 11,4 % en 1983 et 11,7 % en 1986" (1). Par contre, si l'on prend l'ensemble des programmes en techniques physiques, les filles y obtiennent plus souvent un diplôme que leurs pairs masculins. Cependant, ce succès relatif cache des écarts importants dans certains programmes. Ainsi, dans plus de 30 % de ces programmes, dont ceux du secteur maritime, de l'électronique et de la fabrication mécanique, on constate que les filles abandonnent leurs études plus souvent que les garçons (2). En ce qui concerne les étudiantes adultes, la situation est plutôt inquiétante. En effet, une enquête sommaire effectuée dans quatre collèges québécois montre que de 25 % à 100 % des étudiantes inscrites dans des programmes de techniques physiques abandonnent leurs études, alors que chez les hommes le taux se situe entre 8 % et 27 %. Ces données portent sur quatre programmes, soit l'électrotechnique générale, l'instrumentation et le contrôle, la fabrication de matériaux composites et le génie mécanique. La sous-représentation des femmes dans ce secteur de formation ainsi que ce phénomène d'abandon des études chez les femmes adultes ont incité le milieu collégial à prendre des mesures concrètes pour enrayer le problème. Les Services de l'éducation des adultes des cégeps de Rimouski et de St- Jérôme ont entrepris de dépister les obstacles à l'origine de cette situation et de développer un ensemble de moyens pour faciliter l'intégration des femmes dans des métiers d'avenir.
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