 Dolorès
Gagné |
|
Intégration des femmes: les principaux obstacles
On sait que tout adulte qui reprend des études se heurte
à une myriade d'obstacles. Cependant, certaines recherches
récentes font ressortir des difficultés que seules , les femmes
éprouvent. Ces difficultés sont liées à
l'éducation reçue, aux valeurs véhiculées dans nos
sociétés, aux rôles traditionnellement dévolus aux
femmes, ainsi qu'aux conceptions et aux méthodes pédagogiques
élaborées au fil des ans dans les milieux de formation. Voici les
principaux obstacles empêchant l'intégration des femmes. Les
femmes ne disposent pas de suffisamment d'information sur les programmes de
formation en techniques physiques, sur le marché du travail
(critères d'embauche, conditions de travail) et sur les
conséquences qu'entraîne le choix d'une carrière
traditionnelle; les étudiantes sont confrontées au sexisme de
leurs pairs et des enseignants (discrimination, harcèlement sexuel,
raillerie, division sexiste des tâches); étant minoritaires, elles
sont isolées; elles n'ont pas de formation préalable suffisante;
elles manquent de soutien pendant la formation; leur perception
d'elles-mêmes, des étudiants et des résultats scolaires
à obtenir minent leur confiance; elles éprouvent des
difficultés à reconnaître leurs acquis et à les
transférer dans le monde du travail et elles ne reçoivent pas
suffisamment d'aide pour le faire; la pédagogie ne tient pas toujours
compte des caractéristiques particulières des femmes (besoin de
coopération, préoccupations humaines et environnementales); les
exemples utilisés en classe ne font pas appel à ce que vivent les
femmes; les étudiantes ne se sentent pas partie prenante de la
formation; les enseignantes et les enseignants ne sont pas au courant des
problèmes réels des étudiantes; dans les collèges,
la faible représentation des femmes aux postes d'enseignement et de
direction empêchent les étudiantes de s'identifier à des
modèles féminins; beaucoup de documents pédagogiques et
informatifs ne sont pas féminisés; le rejet ou l'accueil
mitigé des pairs rendent difficile l'intégration des filles; la
famille et les amis ne soutiennent pas toujours la démarche de formation
de l'étudiante; les employeurs et les travailleurs n'accueillent pas
à bras ouverts les femmes dans les secteurs non traditionnels.
Intervention Une brève analyse de ces
éléments montre que les obstacles culturels sont
véhiculés d'une part par le milieu éducatif (personnel
enseignant, étudiants) et d'autre part par l'environnement dans son sens
le plus large (marché du travail, entourage immédiat) et
finalement par l'étudiante elle- même. Cette constatation nous a
conduites à intervenir en tenant compte de l'origine multiple des
obstacles. Pour des raisons pratiques, nous avons axé notre action sur
l'étudiante, la classe et le personnel enseignant. Ce qui suit
résume les activités organisées dans les deux
cégeps du mois de septembre 1989 au moins de novembre 1990.
Activités de sensibilisation
- Présentation du projet (rencontres de groupes et
rencontres individuelles).
Activités d'information
- Journal spécial
- Conférences sur les perspectives d'emploi
- Témoignages de diplômées
- Table ronde sur les perspectives professionnelles
- Visites industrielles
- Déjeuner-causerie
- Articles dans les publications internes
- Distribution de résumés de recherche sur les
caractéristiques et les conditions d'études des femmes
Activités de formation
- Ateliers d'aide à l'apprentissage (méthodes de
travail, gestion du stress, gestion du temps, transfert des acquis pour les
femmes, etc.)
- Perfectionnement pédagogique pour le personnel
enseignant
Activités de soutien
- Rencontres individuelles avec les étudiantes et
étudiants, sur demande
- Diffusion de documents sur l'aide à l'apprentissage
- Rencontres individuelles avec le personnel enseignant qui le
désirait suite aux observations faites en classe
|