Conclusion

En conclusion, les tendances suivantes se dégagent au niveau des enseignants et enseignantes: (a) les contenus de cours privilégiés sont plutôt traditionnels; (b) l'orientation des cours se situe au niveau de plaisir et de la participation au jeu d'équipe; (c) la qualité de la participation est perçue comme meilleure dans les cours optionnels et non-mixtes; (d) la mixité n'est pas favorisée en 9e année; (e) le sexisme n'est pas perçue comme un problème important en éducation physique, ceci étant vrai surtout pour les professeurs masculins; (f) l'équité n'est pas à l'agenda; et (g) la situation des professeurs féminins est précaire, d'autant plus qu'elles sont peu nombreuses.

«On devrait mettre les bons contre les bons et les moins bons contre les moins bons en compétition: ça serait plus égal.»

Pour ce qui est des élèves, l'enquête et les entrevues de groupe nous permettent de conclure que: (a) les contenus de cours appréciés sont plutôt ceux privilégiant des activités nouvelles et variées; (b) l'orientation des cours se situe au niveau de plaisir, de la forme physique et de l'aspect social et relationnel; (e) la mixité est privilégiée à toutes les années, mais dans certaines conditions, particulièrement pour les jeunes filles; (d) le sexisme est perçu surtout par les filles, et il contribue à une expérience éducative de moins bonne qualité chez ces dernières; (e) l'équité est très peu à l'agenda, mais les filles revendiquent tout de même des conditions favorisant l'équité.

Cette synthèse des résultats nous laisse entrevoir des ingrédients intéressants en ce qui concerne les actions concrètes à poser pour favoriser l'équité en éducation physique. Ainsi, les étudiants masculins sont ouverts à la mixité et à des activités nouvelles qui ne sont pas nécessairement axées sur la compétition. Les étudiantes, pour leur part, sont sensibilisées au sexisme et ont déjà fait des recommandations concrètes qui mènent à un environnement éducatif plus équitable. L'expérience vécue par les femmes professeurs leur a permis de se conscientiser aux problèmes soulevés par l'existence du sexisme et des inéquités et elles revendiquent des changements en ce sens. Finalement, les professeurs masculins sont très réceptifs à l'idée d'une formation continue qui leur permettrait de se familiariser avec la problématique de l'équité.

Ces ingrédients de choix facilitent la réalisation de la deuxième phase, qui se fait présentement par le biais d'une concertation provinciale avec les participants et participantes de l'étude et les différents partenaires (autres éducateurs et éducatrices, conseillers et conseillères scolaires, directeurs ou directrices d'école, parents, représentant(e)s de groupes communautaires, etc.). Inspirées d'une approche de prise en charge éducative, ces sessions provinciales visent donc à : (a) s'approprier les résultats de l'étude; (b) soumettre les constats et les suggestions de solutions apportées par les élèves et par les enseignants et enseignantes; et , (c) identifier des stratégies d'action susceptibles de permettre la mise en oeuvre de solutions proposées et, ainsi, influencer les curricula d'éducation physique dans le sens de l'amélioration et de la promotion des pratiques équitables en éducation physique.

Hélène Dallaire et Geneviève Rail sont professeurs agrégées à l'École des sciences de l'activité physique de l'Université d'Ottawa.

Towards Equity in Physical Education

by Hélène Dallaire and Geneviève Rail

This article summarizes the research phase of a project to create a non-sexist environment in physical education for young francophone women. Our basic question was: is the environment in physical education one that favors the self-esteem and self-direction of girls, or is it marred by masculine domination? We interviewed and received questionnaires from both teachers and students.

The majority of teachers confirmed that their university training did not prepare them to work with mixed groups; in many cases, mixed classes were taken to be the equivalent of equity. The following responses were given to an open question about improving equity: more female teachers in physical education; obligatory classes from the first to the twelfth grade; less sexist, less paternalistic attitudes; division of groups according to ability (rather than sex); mixed classes; smaller classes.

Eighty-three percent of the students favored mixed classes, though girls wanted to attach specific conditions: that team sports be based more on participation than competition; that the boys not take a superior attitude to them; that they are given the opportunity to develop their ability and to feel competent; that the teacher listen to and respect them; that sexist language and attitudes are absent from activities.



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