La situation est comparable chez les garçons puisque seulement 28 % d'entre eux sont plutôt ou tout à fait d'accord avec l'énoncé "je trouve ça plate dans les sports d'équipe à cause des filles" et 11 % avec l'énoncé "je n'aime pas ça parce qu'il y a des filles qui sont meilleures que moi." D'autre part, une majorité (54 %) est plutôt ou tout à fait d'accord avec l'énoncé "j'aime ça parce que c'est moins compétitif quand il y a des filles et on a plus de plaisir" et avec l'énoncé «j'aime ça parce qu'on travaille plus de la tête que des bras" (65 %).

Une majorité des répondants et répondantes considère que la plupart des activités pratiquées en éducation physique devraient être mixtes (ex: activités à deux, aquatiques, expressives, individuelles et de plein-air). Les opinions sont partagées lorsqu'il s'agit des activités de combats. Les cours d'hygiène, d'après eux et elles, devraient être séparés. Les différences de sexe sont à peu près inexistantes, sauf pour les activités aquatiques où les filles semblent privilégier un environnement non-mixte.

«Les gars jouent pour gagner, les filles pour participer.»

Une forte majorité des élèves est en faveur de la mixité en éducation physique (83 %). Toutefois, il est intéressant de constater que 71 % des jeunes disent préférer faire de l'éducation physique avec des gens (gars ou filles) qui sont du même niveau d'habileté. Or, lorsqu'on demande aux jeunes de se comparer avec les autres personnes du même sexe, un plus fort pourcentage de garçons que de filles se considère parmi les "très bons" et inversement, un plus fort pourcentage de filles que de garçons se considère "parmi les faibles."

Ces observations correspondent bien aux commentaires faits lors des entrevues de groupe. Ainsi les filles ont exprimé leur accord avec la mixité, mais dans certaines conditions. Par exemple: lorsque les sports d'équipe sont moins axés sur la compétition et plus sur la participation, l'interaction et le "fun"; lorsque les gars n'adoptent pas d'attitude de supériorité vis-à-vis d'elles; lorsqu'on leur donne l'opportunité de se sentir compétentes; lorsqu'elles peuvent jouer selon des règlements qui ne les briment pas trop; lorsque l'enseignant(e) démontre une complicité et des habiletés d'écoute envers elles; et lorsque le jeu se déroule dans une atmosphère où le langage et les attitudes sexistes sont absents.

En ce qui concerne les garçons, la mixité semble appréciée, mais en entrevue les raisons énoncées étaient surtout les suivantes: parce qu'elle leur permet de connaître les filles, de se sentir et de démontrer qu'ils sont supérieurs, d'aider la situation des filles en sports collectifs et enfin, d'être "show off."

Identité et appartenance

En général, les jeunes aiment assez (31 %) ou beaucoup (64 %) leur cours d'éducation physique. Par contre, il y a de nettes différences à ce sujet entre les garçons et les filles. Ainsi 73 % des garçons aiment beaucoup leur cours d'éducation physique, comparativement à 56 % des filles. Ce différentiel s'explique peut-être par les sentiment qu'éprouvent les filles dans leur cours d'éducation physique. Comme les garçons, les filles ont beaucoup de plaisir dans leurs cours et ont des sentiments plutôt positifs envers ces cours, mais il n'en reste pas moins qu'en comparaison avec les garçons, elles s'y sentent moins importantes, moins bonnes, moins écoutées et plus seules ou isolées. De telles différences sont définitivement problématiques si le but visé est d'en arriver à un climat équitable au sein duquel les jeunes filles autant que les jeunes garçons peuvent s'épanouir.

Additionnement, il ne semble pas que le sexe de l'intervenant(e) soit une variable explicative de ces sentiments puisque questionnées sur leur préférence quant au sexe de leur professeur(e) d'éducation physique, 8 % des filles ont répondu un homme, 18 % une femme, et 74 % ont indiqué qu'elles n'avaient pas de préférence. Il faut toutefois considérer ces statistiques avec précaution puisque les élèves ont presque tous eu des hommes comme professeur (96 %); ils et elles sont beaucoup moins nombreux à avoir été exposés à une femme professeur (77 %).

Lors des entrevues, la problématique de l'équité a été abordée surtout par des filles et une conclusion générale qui peut être tirée est que, pour elles, la mixité n'est pas synonyme d'équité. D'autre part, il est également clair pour ces filles, qu'une situation non-mixte n'est pas plus garante d'équité. Le climat, la coopération, le sentiment d'appartenance, le respect, l'écoute, la qualité des interactions avec les enseignant(e)s et les étudiant(e)s sont des thèmes qui ont été abordés lors des entrevues et pour l'ensemble de ces éléments, tout le travail reste à faire.



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