Notre passé plein de richesses actuelles : La reconnaissance des acquis pour les femmes 1


par Monique Hébert

Tout au long
de notre vie,
on apprend
plein de
choses.

1. Cette communication a été donnée le 18 mai 1995, dans le cadre de l'Assemblée générale annuelle de Pluri-elles, organisme franco- manitobain de femmes.

2. Marthe Sansregret, La reconnaissance des acquis, Montréal, Hurtubise hmh, 1985, p.19.

J'ai intitulé cette conférence Notre passé plein de richesses actuelles: La reconnaissance pour les femmes. Je suis un peu mal à l'aise de discourir sur le sujet, car je n'ai pas fait le portfolio, pilier de base de la reconnaissance des acquis. Ma vraie passion, c'est l'histoire. Pour ma présentation, je me suis demandée quelles habiletés les femmes nées entre 1896 et 1920 avaient acquises au fil des ans. Comme j'ai récemment interrogé 19 mères de famille et 19 maîtresses d'école pour ma thèse de doctorat, j'ai voulu faire un lien entre la façon dont pourrait s'appliquer quelques principes de la reconnaissance des acquis et le vécu de ces femmes. À partir des expériences des mères de famille seulement, j'ai réfléchi sur les savoirs-être et les savoirs-faire qu'elles ont acquis. Et c'est le fruit de cette réflexion que je présente ici.

Laissez-moi d'abord vous expliquer rapidement comment je comprends le concept de la reconnaissance des acquis: tout au long de notre vie, on apprend plein de choses, à l'extérieur des cadres scolaires, au travail, en faisant du bénévolat ou encore en éduquant des enfants. S'en dégage ce qu'on appelle des savoirs-être et des savoirs-faire. Puis, ces connaissances-là sont des acquis qui peuvent être transférés dans divers domaines. Ainsi, une femme qui fait une collecte de fonds pour l'arène dans son village, apprend bien beaucoup. J'aimerais maintenant partager avec vous la définition de Marthe Sansregret, spécialiste de la reconnaissance des acquis, qui est venue à Saint-Boniface en mars dernier: "La reconnaissance des acquis désigne un processus par lequel une personne identifie ses apprentissages, effectués en des temps, des lieux, selon des méthodes et des contenues variés, pour les faire évaluer par un expert et recevoir par la suite une accréditation officielle par une institution scolaire reconnue."2 Dans cette présentation, je ne parlerai pas du tout d'accréditation officielle mais plutôt d'apprentissage.

The richness of our experience: prior learning assessment for women
by Monique Hébert

I have come to reflect on the knowledge and capabilities that women I interviewed for my doctoral thesis (women born between the years 1986 and 1920) gained through their experience, especially those who arc mothers. Women learn plenty of things all their lives-at work, while volunteering, or managing a family - and most of these skills are transferable into other areas. Assessing and identifying women's knowledge and skills can take some time: very often women underestimate what they know.

The women I interviewed learned a tremendous amount through the acts of giving birth and mothering: how to set priorities, take risks and accept consequences, find creative solutions to complex problems, identify and make use of available resources. Other skills include making (and re-making clothes, helping with school work and lessons. Many of these women also contributed to the material well-being of their families and learned skills related to business and financial management and planning, ever if this meant simply "I took my money to the bank because otherwise he would drink it."

The value of unpaid work, much of which women still do for free, is rarely appraised. It is extremely important that society acknowledges the value of women's work and women's knowledge, and that we fully appreciate the contributions and expertise of women such as those in my study.



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