Joy and Power


Literacy as Threat/Desire


by Kathleen Rockhill

What has
been ignored
is the
experience
of married,
immigrant
women with
very little
education in
their own
language.

Between 1976 and 1982 Kathleen Rockhill participated in interviewing over 100 Latino immigrant women and some Spanish- speaking natives in Southern California. Most had come to the U.S. from Mexico; some came from Guatemala, Colombia, Equador, and San Salvador. Anyone who had entered the U.S. after 1975 was living without documents. The majority were in their twenties to forties and married. Some were interviewed in couples and the study included three extended family histories. These particular women were interviewed because in the urban northeast and southwest where Rockhill worked, most of those identified as illiterate were not native speakers of English.

What the women and men said about their lives in these interviews challenged the prevailing assumptions in literacy theory and practice; it casts a shadow of power relationships inside the family on the bright ideals of advocates of the universal right to literacy.

What has been ignored, says Rockhill, is the experience of married, immigrant women with very little education in their own language, who see themselves primarily as responsible for the care of their children, husbands, and homes, and whose husbands, in one way or another, refuse them permission to seek literacy and education.

In this excerpt the gendered nature of literacy is explored, first by considering how the professional discourse is framed to mask women's experience and then by investigating how literacy is experienced in everyday life by working-class Latin women.

Kathleen Rockhill enseigne dans le département de l'Éducation des adultes à OISE (Institut des études pédagogiques de l'Ontario). Ceci est un extrait d'un article qu'elle présenta à la Conférence sur les femmes et l'éducation qui se déroula à Vancouver en 1987. Une version corrigé de l'article complet apparaîtra dans "Women in Education: Perspectives," dont les rédactrices sont Jane Gaskell et Arlene McLaren et que publieront prochainement les Entreprises Detselig Limitées de Calgary.

Dans son article, Rockhill remet en question les hypothèses sur lesquelles se fonda à l'heure actuelle le travail effectué dans le domaine de l'alphabétisation. Elle rejette la notion selon laquelle si l'apprenant apprend et si l'enseignant enseigne, l'alphabétisation peut se faire avec succès. En s'appuyant sur les recherches qu'elle a effectuées parmi des Latino-Américaines en Californie, elle démontre que les réalité de la vie de l'apprenante, en particulier celle qui veut que l'homme la domine, sont autant d'obstacles qui empêchent son apprentissage. Elle cite entre autres Maia, à laquelle elle fit passer une entrevue dans le petit appartement ou elle vit avec son mari:

Je ne veux pas être une femme d'intérieur toute ma vie. Je voudrais être quelqu'un.... Je voudrais sortir et discuter avec des gens, travailler, faire quelque chose d'intéressant, aider quelqu'un. Mais c'est terrible parce qu'ils disent "tu es une femme, tu dois rester à la maison, tu dois préparer le dîner." Il faut tout faire.

Celle qui est alphabétisée détient un certain pouvoir, dit Rockhill. Beaucoup tomberont d'accord pour affirmer qu'il s'agit d'une équation simpliste, mais c'est pourtant sur cette hypothèse fondamentale qu'on se guide dans le domaine de l'alphabétisation. Le pouvoir de I'alphabétisation a surtout été formulé en termes économiques. Pour l'individu, celle-ci signifie ne plus être pauvre, pour une nation de pouvoir se développer. De façon plus radicale, on accorde à l'alphabétisation un pouvoir politique, c'est-à-dire qu'elle représente un tremplin à la résistance en cas d'oppression politique et économique, une clef pour une transformation révolutionnaire. Rockhill remet en question cette hypothèse car elle croit que l'alphabétisation ayant différentes répercussions dans la vie des femmes, elle renferme en elle le pouvoir de changer les choses mais représente en même temps une menace.



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