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Oublier sa culture pour s'intégrer, ou faire une place aux "autres" cultures en éducation?


par Monique Ouellette

Prétendre
que les
personnes
venues
d'ailleurs ne
font aucun
effort pour
s'adapter,
c'est ignorer
tout du
processus
d'immigration.

"Les "autres" sont venus dans "notre" pays, ils ont choisi de vivre ici: à Rome, il faut vivre comme les Romains. C'est à eux de s'intégrer, et pourtant, c'est nous qui faisons toutes les concessions, tous les efforts; eux n'en font aucun! Qu'ils mettent un peu de bonne volonté, qu'ils s'adaptent et arrêtent de vivre dans le passé!"

Cette récrimination à l'endroit des personnes immigrantes ou réfugiées est courante et souvent dite sur le ton de l'exaspération. Ceux qui la formulent reprochent à ces "autres", venus d'ailleurs, de ne pas "s'intégrer" assez vite à la société d'accueil et voudraient ne plus être constamment interpellés dans leurs propres façons d'agir et de penser. Bien évidemment, la réalité correspond peu à ce découpage à la hache de la situation que vivent les intéressés. Leur "choix" de vivre ici est généralement dicté principalement par l'obligation ou la nécessite: on quitte rarement son pays par caprice, et on "choisi" souvent son futur pays comme on peut.

Une situation complexe et difficile

Prétendre que les personnes venues d'ailleurs ne font aucun effort pour s'adapter, c'est ignorer tout du processus d'immigration. C'est oublier que leur adaptation a commencé avec la décision même d'immigrer, que tout, ici, peut être différent de ce qu'ils avaient connu auparavant. À son arrivée en novembre à Mirabel, un aîné vietnamien a fondu en larmes à la vue des arbres dénudés et du paysage grisâtre; lui qui avait connu la verdure et les fleurs toute l'année croyait tout aussi durable cette grisaille d'une si grande tristesse. Les différences des saisons, cet hiver si dur, ces quel point les changements de saison leur manquait et avec quel plaisir ils les retrouvaient, au retour. Les personnes venues de climats très doux n'ont pas l'espoir de retrouver leur verdure permanente.

The old adage "When in Rome do as the Romans" governs much public opinion towards immigrants and refugees. Many people believe it is the responsibility of those new to this country to integrate themselves into Canadian society and that, if they continue to "stand out" or demand representation of their own cultures, they are making little or no effort to adapt.

Such perspectives completely ignore the daily even hourly, effort made by those who leave the land of their birth, their family, their language and religion to settle somewhere else, the choice of which is often very limited. Efforts at adapting begin the minute the decision to immigrate is made and continue after arrival through the daily struggle to survive in a foreign culture, language and religious base, with customs, attitudes, and social expectations that are completely unfamiliar. To understand a little of what this is like, try for half an hour to talk to people around you without every looking them in the eye or, in the course of a conversation, never answer "no" to a question. You will find you revert to your familiar habits and customs in a second, without thinking about what you are doing, but in another culture you will have made a serious mistake.

Adult education and English/French language training programs are a fertile ground to promote the integration of cultures with each other, rather than the obliteration of one by the other. Projects and exercises that focus on the immigrant's or refugee's experience in Canada, on comparisons between their native cultures and that which they find here, could be used to promote the acceptance and respect of other cultures. And Canadian culture could ultimately be improved by the true integration of other cultures with our own.



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