Les coûts et les
avantages d'un réseau national par Monica Townson RÉSUMÉ ADMINISTRATION Il y a crise au Canada dans le secteur des services de garde à l'enfance. Le problème est à l'étude depuis bientôt 15 ans. Depuis la Commission royale d'enquête de 1970 sur la situation de la femme jusqu'à celle de 1984 sur l'égalité en matière d'emploi, tous les rapports exhortent le gouvernement à agir. Mais en 1984, lorsque près d'un demi million de mères d'enfants d'âge préscolaire travaillaient à plein temps, il n'y avait encore que 172 000 places dans des garderies accréditées au pays. La grande majorité des enfants qui ont besoin de soins en garderie n'ont pas accès à des services accrédités de qualité. Certaines des récentes études ont signalé que notre réseau de services de garde à l'enfance au cours des années 80 est au même stade de développement que l'enseignement dans les années 50 du siècle dernier ou les soins de santé des années 20 au xxe siècle. Les services de garde relèvent des provinces et l'accessibilité et la qualité des soins varient d'une province à une autre et même d'une localité à une autre. Il n'existe aucune politique nationale sur les services de garde à l' enfance. L'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance a recommandé que le gouvernement fédéral établisse un plan complet assorti d'objectifs à long et à court termes en vue de la mise en oeuvre d'un réseau de services de garde universel, accessible, public, de qualité élevée et abordable. Mais d'aucuns s'opposent au financement public des garderies parce que, disent-ils, le coût serait trop élevé. Pourtant, jusqu'à présent, personne ne s'était vraiment arrêté pour calculer ce coût et ceux qui disent que le pays n'a pas les moyens d'offrir ces services négligent habituellement de considérer les avantages qui leur seraient inhérents. Les économistes ont parfois voulu recourir aux analyses coûts/avantages pour aider les décideurs à déterminer l'opportunité d'un programme social. Mais la tâche n'est pas facile parce qu'il faut attribuer une valeur monétaire aux avantages pour déterminer s'ils compensent les coûts. Et c'est un fait qu'il est impossible d'attribuer une valeur financière à de nombreux avantages des programmes sociaux. Un réseau public universel de services de garde à l'enfance entraînerait des avantages considérables pour nos enfants et leurs parents: il favoriserait le développement de nos enfants, permettrait aux mères de jeunes enfants qui sont sur le marché du travail de parvenir à un revenu stable et permanent pendant leur vie active qui les aiderait à se constituer une pension convenable, améliorerait la productivité des parents qui n'auraient pas à s'inquiéter de leurs enfants pendant qu'ils sont au travail, permettrait aux parents de se partager le travail au foyer de façon à libérer les mères d'une double tâche, leur travail et le foyer, et mettrait des services de garderie à la disposition de tous les enfants qui en ont besoin, indépendamment de leur situation socio-économique. Tous ces avantages sont difficiles à quantifier financièrement, de sorte qu'ils sont souvent laissés pour compte au cours des délibérations sur les services de garderie. D'autres retombées et économies sont par contre mesurables, ou du moins évaluables. Un réseau national de garderies créerait des emplois, réduisant ainsi le taux de chômage et entraînant des économies au chapitre des prestations d'assurance-chômage. Et ce n'est qu'un exemple. Pour déterminer les coûts d'un réseau public, il faut répondre à un certain nombre de questions. Combien d'enfants faudrait-il qu'il accueille? Viserait-il tous les enfants ou seulement ceux dont les parents travaillent? Quel devrait être le rapport personnel enfants pour les différents groupes d'âge? Quel serait le salaire du personnel? Combien faudrait il prévoir pour les frais d'administration et pour les dépenses en capital qu'il faudrait effectuer pour étendre le réseau actuel? |
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