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Il est également évident que pour redonner vie au
quartier, il ne suffit pas de promouvoir un seul aspect du
développement. L' « entrepreneurship » n'est pas la solution
en soi. Pas plus que ne le sont les cours de formation professionnelle ou les
placements commerciaux. Le PEP le sait par expérience. En dépit
des résultats encourageants qui ont été obtenus dans le
secteur des petites entreprises, ceux qui n'ont que peu d'années de
scolarité, ceux qui n'ont que très peu d'expérience
professionnelle et ceux qui sont au chômage depuis longtemps sont
rarement en mesure de "créer leur propre emploi". Ce que ces personnes
demandent au PEP de leur donner, c'est une formation, des conseils et surtout
un emploi à leur mesure. Il faut pouvoir harmoniser les nombreux
facteurs qui font marcher l'économie, soit coordonner la création
des emplois et la formation, faire des placements bien pensés et
bénéficier d'un soutien technique.
Il y a cinq ans, il n'était pas question de discuter publiquement de l'avenir économique de Pointe St-Charles et du sud-ouest de Montréal. Aujourd'hui, ce débat est public, mais en plus aucun politicien ni aucun fonctionnaire n'envisagerait d'élaborer un plan sérieux sans y faire participer la collectivité. En outre, nombre de grands thèmes qu'a avancés la collectivité ont été repris par d'autres. Le développement économique communautaire est un outil précieux lorsqu'on veut démocratiser l'économie et peut-être est-il par là-même un instrument pouvant donner aux femmes une plus grande égalité sociale et économique, aujourd'hui et demain.
Nancy Neamtan s'occupe activement du mouvement communautaire québécois depuis 1968. Elle est l'un des membres fondateurs du Programme économique de Pointe St-Charles et travaille à l'heure actuelle pour l'Institut de formation en développement économique communautaire (IFDEC). |
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