Les gouvernements ont dans les groupes de femmes de solides partenaires qui ne demandent qu'à agir pour contrer la violence.

L'apport des groupes de femmes: pourquoi ne pas le reconnaître?
Ce sont pourtant les groupes de femmes qui, dans les communautés francophones, sont les plus à même d'identifier les besoins; de rejoindre d'autres femmes; de mettre sur pied des groupes d'entraide; des services; de travailler à sensibiliser la communauté à ce problème social; d'œuvrer à la mise sur pied de centres de transition et d'hébergement; de trouver des alliés chez les autres groupes communautaires; d'appuyer les programmes et les professeurs pour qu'ils sensibilisent les enfants; d'encourager les femmes à se prendre en main, etc. L'exemple du Réseau des femmes du Sud de l'Ontario, dont le siège social est à Toronto, est éloquent à ce propos. Le Réseau des femmes du Sud de l'Ontario a fait de la lutte contre la violence sa priorité et il agit efficacement à divers niveaux: programme de sensibilisation pour les conseils scolaires, de formation pour les enseignantes; publication d'un guide d'animation pour les groupes de femmes (Guide que la FNFCF a acheté et distribué à ses groupes) et ligne téléphonique accessible dans le sud de la province.

Malheureusement, ce rôle des groupes de femmes n'est pas pris en considération, ni dans le document "Forger des alliances: Plan d'action pour une stratégie nationale contre la violence faite aux femmes" adopté par les ministres de la Condition féminine l'an dernier, ni ailleurs.

Pourtant, et pour toutes les raisons mentionnées ci-haut, il faut, nous disent nos membres dans les provinces, appuyer les initiatives des groupes de femmes (locaux et provinciaux), les épauler dans leurs actions et leurs démarches. Les gouvernements provinciaux et fédéral ont dans les groupes de femmes de solides partenaires qui ne demandent qu'à agir pour contrer la violence. C'est le cas des groupes de femmes francophones en milieu minoritaire. Les gouvernements se doivent de reconnaître cet appui dans leur lutte contre la violence.

Le gouvernement doit appuyer et travailler de concert avec le mouvement féministe
Dans cette même veine, le gouvernement doit appuyer le mouvement féministe pancanadien. Le mouvement a une longue expérience de la lutte menée pour que les femmes participent sur un pied d'égalité avec les hommes à la société. Si le Canada a aujourd'hui la réputation "d'être l'une des nations les plus progressives au monde en reconnaissant l'ampleur et la gravité du problème de la violence, en prenant des mesures pour le corriger" et si "cette réputation positive est l'aboutissement de près de deux décennies d'action de la part des groupes féminins, des autorités gouvernementales et des organisations impliquées à tous les paliers pour opérer des changements," comme l'affirme le document Vivre sans peur, le gouvernement se doit d'encourager le mouvement des femmes au Canada à poursuivre son travail pour que les femmes soient un jour de réelles partenaires et n'aient plus à souffrir de la violence en raison de la discrimination dont elles sont victimes.

Dans une campagne de sensibilisation contre la violence, le gouvernement doit, parallèlement, rendre hommage aux femmes et à leur rôle dans la société. Il doit les encourager à prendre leur place au soleil. (À cet égard, l'abolition du programme national des garderies est une décision honteuse!) Le gouvernement doit faire valoir les valeurs d'équité, de partenariats entre hommes et femmes, mettre en évidence un nouveau paradigme pour bâtir la société de demain : une société non violente se fondant sur le respect.

La Fédération nationale des femmes canadiennes-françaises existe depuis 1914 et regroupe plus d'une quarantaine de groupes de femmes (des groupes oeuvrant aux niveaux local, régional et provincial) et ce dans toutes les provinces canadiennes, à l'exception du Québec. Veuillez contacter FNFCF, pièce 525, 325 rue Dalhousie, Ottawa (Ontario) K1N 7G2 Tél. (613)232-5791.

  1. Le Groupe Réseau a finalement obtenu, à l'automne 1992, les fonds nécessaires à l'établissement d'une maison d'hébergement pour les femmes victimes de violence et leurs enfants.


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