L'alphabétisation: un outil essentiel
L'alphabétisation fait beaucoup couler d'encre, car ce n'est que depuis une décennie que l'on a pris conscience de la gravité de ce problème au Canada. Le Secrétariat national à l'alphabétisation a défini comme "analphabète fonctionnelle" toute personne qui a le niveau de 8e année ou moins. Selon cette définition, une proportion inquiétante de francophones est donc sous-scolarisée. Quelle que soit l'origine de leur situation, les femmes analphabètes n'ont-elles pas le droit de vivre en tant que citoyennes à part entière dans ce pays? Et comment le faire sans les outils fondamentaux de la lecture et de l'écriture? Une maîtrise insuffisante de la lecture et de l'écriture constitue un obstacle qui nuit grandement à la qualité de vie.

Il est
primordial de revendiquer
pour les
femmes
francophones
le droit de
s'éduquer.

Voilà pourquoi le Réseau national clame sur tous les toits depuis 1984 que l'alphabétisation est importante et que les femmes francophones ont des besoins particuliers. Besoins de transport: parce qu'elles vivent en milieu isolé. Besoins de garderies: au Canada français, il existe encore trop peu de garderies de langue française. Les femmes analphabètes ont aussi des problèmes d'estime de soi. En effet, comment ne pas se sentir profondément dévalorisées quand on ne parvient pas à comprendre un formulaire ou un mode d'emploi? (6).

Il est donc primordial de revendiquer pour les femmes francophones le droit de s'éduquer. Ainsi, le Réseau contribue directement au mieux-être de la collectivité puisque souvent ce sont encore les femmes qui doivent assurer l'éducation des enfants à la maison. L'alphabétisation des femmes a donc un impact sur toute la communauté francophone. Elle constitue un maillon essentiel pour mettre fin à l'analphabétisme en commençant par leur propre foyer. Mais, surtout, l'alphabétisation améliore leur propre qualité de vie en leur donnant des outils concrets.

Reconnaissance des acquis?
La reconnaissance des acquis est le second dossier-clé du Réseau. Comme son nom l'indique, ce dossier a pour but de faire reconnaître non seulement les expériences que les femmes francophones ont acquises au cours d'emplois rémunérés dans des milieux officiels et traditionnels, mais aussi les connaissances pratiques dont elles se sont dotées en s'occupant de leur foyer ou en faisant du bénévolat et en militant.

Ainsi, un certain nombre de crédits en pédagogie pourraient être accordés à une mère de cinq enfants qui veut étudier pour devenir enseignante. En reconnaissant la valeur du travail traditionnel des femmes, on augmenterait leur valeur dans la société. Voici un autre exemple: une gérante de restaurant qui travaille chaque jour avec douze employées pourrait suivre un cheminement accéléré dans un programme d'administration à l'université ou au collège.

La reconnaissance des acquis permet non seulement aux femmes de faire valoir leur expérience, mais elle leur redonne aussi la possibilité de rebâtir leur estime personnelle en faisant le bilan des connaissances pratiques acquises au fil des ans.

Pour la deuxième année consécutive, le Réseau national a payé à certaines de ses membres les frais d'inscription au cours de reconnaissance des acquis qu'offre l'Université de Sudbury par correspondance. Les femmes qui le désiraient ont ainsi pu bâtir un porte folio recensant tout le savoir qu'elles ont accumulé dans la vie. Par ce moyen, nous espérons établir un réseau d'accompagnatrices qui aideront d'autres femmes à faire le même cheminement.



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