Éditorial


Voici ce qu'écrit Barbara: J'ai toujours aimé le magazine, mais je le lisais à la course au travail. Cette fois-ci, j'ai lu les articles que j'ai choisis d'analyser, c'est-à-dire ceux portant principalement sur mes domaines d'intérêt (les femmes dans la main-d'oeuvre , rémunérée) et ceux de la liste. Je les ai lus chez moi le soir ou dans les cafés de ma petite ville, fuyant les joies et les frustrations de ma vie professionnelle et familiale, pour découvrir les joies, les frustrations et le travail d'autres femmes. J'ai lu des articles à propos de femmes qui s'unissent pour créer de meilleurs programmes pour les femmes, de femmes qui surveillent la politique sociale pour s'assurer que l'éducation et la formation des femmes ne sont pas oubliées, et j'ai admiré des poèmes et d'autres ,oeuvres artistiques de femmes. Alice Walker affirme dans Possessing the Secret of Joy que le secret c'est la joie que procure la lutte. J'espère qu'elle se trompe, même si j'aime ce qu'elle dit à propos de la prise de conscience et de la mission. Si la lutte est source de joie, imaginons un instant ce qu'il en serait pour les femmes de vivre dans un monde équitable, dans lequel elles auraient voix au chapitre, éprouveraient de la joie et seraient habilitées, et où toutes auraient les mêmes chances, attentes et soutien.

Betty fait remarquer: En ma qualité d'enseignante spécialisée dans l'éducation des femmes, je suis toujours à la recherche de publications rédigées par des Canadiennes et portant sur des Canadiennes. Il est plus facile d'en trouver aujourd'hui, mais pendant de nombreuses années WEdf constituait l'une des rares ressources disponibles. De plus, le magazine comptait souvent des articles sur des sujets qui n'étaient pas abordés ailleurs. Mes étudiantes du troisième cycle, des professeurs chevronnées et les étudiantes qui reprenaient des études l'appréciaient, car, en raison de son style et de son contenu, il comblait les lacunes entre les articles plus savants et les magazines de vulgarisation. Dans notre pays, l'enseignement supérieur professionnel attend que les praticiennes et praticiens recommandent des idées et des vérités à l'échelle provinciale, mais un organisme national comme le CCPEF donne des possibilités plus générales. J'ai été triste lorsque la publication a été interrompue, car le mouvement revendiquant une éducation axée sur les femmes perdait un atout clé. La prochaine fois, il faudra tisser une toile plus solide parmi les travailleuses du réseau.

Jo-Anne Stead, Ontario Director, CCLOW November 1998
Jo-Anne Stead, Ontario Cirector, CCLOW November 1998 Annual General Meeting. Photo: Gaye Jackson

La mission du CCPEF est de procurer aux éducatrices d'adultes, qu'il met aussi d'ailleurs en contact les unes avec les autres, des ressources sûres sur les femmes (poli- tiques, recherches, méthodes et défense en matière d'apprentissage) et de voir à l'élaboration de ce genre de ressources lorsque des lacunes existent. Ce numéro commémoratif rend hommage à vingt ans d'efforts, pendant lesquels le magazine est paru pendant 12 ans. Il s'agit-là d'un record en cette fin de xxe siècle et d'une étape-clé. Le moment est venu de poursuivre notre route, de nous exprimer, de commémorer et de collaborer pour que demain soit encore meilleur.



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